Vendredi 22 mars, 110 collégiens haut-marnais ont participé à la dictée du Tour de France 2024. Deux collèges sur les 23 gérés par le Département se sont lancés dans l’épreuveÉcrite par Jean-Paul Ollivier, l’ex-commentateur de la Grande Boucle et journaliste sportif est venu en personne la lire aux élèves de Colombey-les-Deux-Églises.

Un grand moment partagé avec Nicolas Lacroix, Président du Conseil départemental de la Haute-Marne, également venu lire la dictée au collège de Doulaincourt.

C’est avec fierté et émotion que Nicolas Lacroix, Président du Conseil départemental de la Haute-Marne, a lu le texte de la dictée du Tour à 80 élèves de 6e et 5e du collège Jouffroy d’Abbans de Doulaincourt .  Le texte de Jean-Paul Ollivier a également donné du fil à retordre aux 30 collégiens volontaires du collège de Colombey-les-Deux-Églises. Le 16 juillet 1960 s’est avéré être une véritable épreuve tant pour les cyclistes qui ont traversé Colombey que pour les élèves qui ont dû faire chauffer leurs méninges. Après une heure d’efforts, tous les participants se sont vu remettre une trousse et un petit fascicule en guise de remerciements en attendant les résultats. Le Président du Département a vivement encouragé les élèves à venir assister à cette 8ème étape du Tour de France le 6 juillet prochain.

Jean-Paul Ollivier, « LE » passionné de Colombey  !

« C’est un plaisir pour moi d’être ici, dès que j’ai su à la présentation du Tour de France qu’une étape serait à Colombey, je n’ai pas hésité un instant pour venir faire cette dictée. » Une évidence aussi pour Christian Prud’homme, directeur du Tour de France, qui avait anticipé cette réponse dès les repérages.

Pour rappel, cette arrivée du Tour 2024 est une arrivée « coup de cœur » mais elle est aussi celle de la rencontre, il y a plus de trois ans, de deux hommes : Christian Prudhomme et Nicolas Lacroix. Avec cette volonté de faire rayonner les territoires par le Tour, lorsqu’il a été question de l’arrêt du Tour en Haute-Marne, Colombey est rapidement devenu une évidence dès les premiers échanges entre les deux hommes . Le Tour de France s’inscrit dans l’Histoire de la France. Être à Colombey l’année des 80 ans du Débarquement de 1944 est un symbole fort pour Christian Prud’homme, qui forcément, fait écho avec le puits de savoir de Jean-Paul Ollivier.

Véritable historien du Tour, Jean-Paul Ollivier est passionné par le Général Charles de Gaulle. Après avoir écrit 12 livres sur lui, il est incollable sur son parcours. Et quand les routes du cyclisme croisent celles du Général, le reporter de l’époque a tout saisi. À l’aube de ses 80 ans, sa mémoire est intacte, chaque détail est gravé tout comme sa voix reconnaissable par les auditeurs qui l’ont suivi depuis son premier journal parlé du 22 mai 1964.  Parmi ses souvenirs marquants, la venue de Charles de Gaulle en 1966 sur les terres Éthiopiennes l’a beaucoup marquée : « J’étais au cœur des troubles en tant que reporter radio-télé à Djibouti lors de mon service militaire, je venais du bataillon de Joinville ».

Journaliste, du rêve à la réalité

À 14 ans, le 2 septembre 1948 restera une grande date pour ce petit « gamin », qui du haut de sa bicyclette observait sa première course de vélos à quelques encablures de sa ville d’origine de Concarneau. Il avait demandé une journée de congé pour s’y rendre, condition pour poursuivre son emploi dans la conserverie pour laquelle il travaillait l’été. Sans langue de bois, il avait eu l’honneur d’échanger quelques phrases avec deux coureurs de l’époque, dont Maurice Moucheraud. Déjà incollable sur les coureurs présents lors de cette course, Jean-Paul Ollivier leur avait confié qu’il voudrait être journaliste. À 17 ans et demi, il entame une carrière de correspondant général spécialisé dans le sport breton et devient reporter en cyclisme pour un ancien coureur. Au retour de son service militaire, il entrera à la station de Rennes (ex France 3) en tant que journaliste régional pendant 4 ans.

La belle époque

En 1975, il rejoint le service des sports d’Antenne 2 et participera au lancement de Stade 2. Il fera partie d’un groupe de 9 garçons aux côtés de Robert Chapatte, Léon Zitrone, Roger Couderc ou encore Thierry Roland. « Quelle belle époque ! On se marrait bien ! », se remémore Jean-Paul Ollivier. Après 20 ans passés en tant que reporter à moto, il devient de 2001 jusqu’à 2014, année de sa retraite, l’historien du Tour en direct de la cabine des commentateurs. À 70 ans, après 50 ans passés dans les médias et 40 tours de France, il raccroche le micro mais pas la plume. Insatiable, il continue d’écrire et n’oublie pas de venir à la rencontre de ses amis haut-marnais à Colombey-les-Deux-Églises. Membre de l’institut Charles de Gaulle, Jean-Paul Ollivier continue de marcher dans les pas de l’ancien Président, pour qui il voue une véritable passion. « Paulo la science » n’a pas dit son dernier mot, au plus grand bonheur des élèves lors de cette sixième lecture de dictée écrite par ses soins.

Maryline Meunier

maryline.meunier@haute-marne.fr

La dictée du Tour en Haute-Marne

« L’affaire est dans le sacre »

Le 16 juillet 1960, le Tour de France entame la 20ème étape, Besançon – Troyes. L’épreuve va traverser Colombey-les-Deux-Églises. Le Général de Gaulle, accompagné de son épouse, souhaite assister à l’événement et décide de se rendre au bord de la route. Jacques Goddet, directeur du Tour, en est informé. Songeur, il analyse et décide que le peloton doit opérer une halte pour rendre hommage au premier des Français. Dans la foule, soudain un mouvement. Le cri classique : « Les voilà ! »

« Quelque chose frappait dans toute cette mise en place, écrira l’envoyé spécial d’un journal parisien, un silence inhabituel, étrange pour qui le Tour signifie bruit et fureur. Un silence respectueux. Je ne croyais pas que quelqu’un pût mettre fin au vacarme du Tour. »

Jacques Goddet arrive, debout, dans sa voiture rouge. Les yeux illuminés d’une joie immense et d’une gratitude débordante, il salue le plus célèbre des spectateurs de son épreuve. Mieux, il fait arrêter le peloton. Le Général s’avance de quelques mètres et serre la main du Maillot Jaune, l’Italien Gastone Nencini. « Bonne chance, lui dit-il. Le Tour est fini maintenant, vous allez gagner. Paris n’est plus très loin ! »