Au cœur de l’atelier du sculpteur Patrick Villas

Situé en plein cœur de la nature, à Soulaucourt-sur-Mouzon, l’atelier de Patrick Villas sera ouvert tous les premiers dimanches du mois entre 14h et 19h. Evasion garantie dans l’univers de l’artiste aux multiples talents mais également ambassadeur de la Haute-Marne.

Depuis 6 ans, le Jardin de sculptures a pris racine à Soulaucourt-sur-Mouzon, en accueillant, chaque été, plus de 3 500 visiteurs. Les œuvres de Patrick Villas, propriétaire des lieux, y trouvent place aux côtés d’autres artistes.

Mais, cette année, pour la première fois et chaque premier dimanche d’octobre, novembre et décembre, Patrick Villas choisit de briser la quiétude des lieux en accueillant le public dans son atelier à l’état brut. Si la tête de panthère monumentale en résine et papier d’aluminium trônant sur la place du village donne le ton, derrière les portes de l’atelier, l’art suspend le temps !

Aigles, panthères, léopards, tigres, le visage du sculpteur animalier ne tarde pas à transparaître dès les premières rencontres avec ses œuvres sculptées dans diverses matières. En terre glaise, en plâtre, en cristal ou en bronze, c’est un véritable bestiaire qui s’offre aux regards de ceux qui auront la curiosité de découvrir cet univers fort en caractère. Mais pas que…

L’art comme plâtre

Patrick Villas utilise l’art comme un plâtre sur une plaie. Derrière les coups de bâtons donnant naissance aux traits des sculptures, il touche avec beaucoup de sensibilité au bien-être animal et humain.

Engagé pour la protection des animaux, « la disparition des habitats et l’extinction des races l’empêchent de dormir » comme le relate Marc Pairon, le poète le plus lu de Flandres, dans son ouvrage « The Broken Bowl », véritable ode biographique rassemblant 30 ans d’œuvres de Patrick Villas.

Modeleur de l’âme

Mais, avec « The Broken bowl – le bol brisé », les cicatrices de la vie surgissent. Derrière le modelage de cette femme, l’inceste transparaît dans les fissures de la coupe. Protection des enfants, maltraitance, avec ce monument de compassion, il partage des secrets publiquement. Le gain de son premier exemplaire en bronze avait été entièrement reversé à l’association Emiliushoeve à Nijlen, une petite ferme pédagogique belge gérée par des employés ayant un handicap mental. A l’image de ces jeunes en reconstruction de soi, Patrick est un créateur capable de restaurer plusieurs coupes !

Dans une autre sculpture tout aussi monumentale, « Affinity IV », entre femme et panthère, il pointe du doigt les espèces menacées tout en gardant le pied ancré dans le béton.

Femme aux colombes, série de visages en collage numérique, sculptures en 3D, l’atelier regorge d’œuvres en cours, finies et même des prototypes qui ne donneront des œuvres plus complètent que d’ici deux à trois ans. En attendant, choisi par le Conseil départemental de la Haute-Marne, le modeleur d’âme est aussi un ambassadeur haut-marnais depuis 2019 qui ne demande qu’à rencontrer le public aux confins paisibles de la Haute-Marne, entre les localités de Neufchâteau et Vittel.

Maryline Meunier

maryline.meunier@haute-marne.fr