Ce vendredi 17 mai, le groupement de gendarmerie départementale de la Haute-Marne dénommé « Caserne colonel Georges Delmas », à Chaumont, a été inauguré par Nicolas Lacroix, Président du Conseil départemental de la Haute-Marne et Président du GIP Haute-Marne, Régine Pam, Préfète de la Haute-Marne et le Général de corps d’armée Olivier Kim, commandant la région de gendarmerie du Grand Est et la gendarmerie pour la zone de défense et de sécurité Est.

 La caserne « Colonel Georges Delmas », à Chaumont, a officiellement été inaugurée ce 17 mai. Durant cet événement, la cérémonie militaire a permis au général de corps d’armée Olivier Kim de rendre hommage au colonel Delmas qui donne son nom au groupement de gendarmerie départementale de la Haute-Marne (voir encadré). 

Après la visite du site, Nicolas Lacroix a mis en exergue la volonté, de par l’engagement du Conseil départemental de la Haute-Marne et du GIP Haute-Marne, de renforcer la présence de la gendarmerie nationale sur le territoire. Pour lui, « il en va du maillage territorial avec la volonté, aussi, de renforcer et d’améliorer l’outil de travail des gendarmes ».

« La sécurité, il y a ceux qui en parlent, et il y a ceux qui agissent. A l’heure où l’insécurité et l’hyper violence gagnent du terrain dans notre pays, ce projet vient montrer qu’en Haute-Marne, nous avons pris un chemin différent de celui de la fatalité. Nos gendarmes assurent la sécurité de nos habitants, et porter ce projet était essentiel ».

Nicolas Lacroix, Président du Conseil départemental de la Haute-Marne

Le groupement de gendarmerie départementale basé à Chaumont, au cœur de la Haute-Marne, entre aussi dans la logique de l’histoire et des relations de l’armée avec le département. Nicolas Lacroix évoque la présence de l’Ecole de gendarmerie et le 61e Régiment d’artillerie basés à Chaumont ainsi que la Base aérienne 113, à Saint-Dizier.   

Deux zones principales dans la construction

De la conception à la réalisation,les travaux pour la construction du groupement de gendarmerie départementale de la Haute-Marne ont débuté en janvier 2021 et ont duré 24 mois.

Il se décompose en deux zones principales :

Le montant global des travaux s’élève à 21,6 millions d’euros auxquels il convient d’ajouter l’acquisition du terrain, l’aménagement des accès et les études préalables soit un total de 22,3 millions d’euros. Le financement de l’opération s’établit ainsi :

Le montant des loyers annuels de la gendarmerie au Département est de 1,1 million d’euros par an. Le premier bail d’une durée de 9 ans a débuté le 15 novembre 2022.

L’engagement permanent de Georges Delmas

Né en 1890, dans le Lot, Georges Delmas connaît son premier engagement à 21 ans au sein du régiment de sapeurs-pompiers de Cahors. Il est rattrapé par l’histoire lorsque l’Allemagne déclare la guerre à la France, en 2014. Il est nommé sergent au 7e régiment d’infanterie. L’engagement d’une vie commence alors avec une ascension dans l’échelle des grades due à ses actes de bravoure.

Ses actions au feu et son sens du commandement sont récompensés par onze citations, la Croix de guerre 14-18 avec huit palmes, deux étoiles d’argent et une étoile de bronze. Au cours de ce conflit, Georges Delmas est blessé à neuf reprises dont une par balle à la tête et une autre au thorax.

En 1921, il participe à la campagne du Levant dans les combats de Cilicie, qui lui valent quatre citations dont deux à l’ordre de l’armée. Il est par ailleurs blessé une dixième fois. En 1936, il est promu au grade de chef d’escadron et affecté à la 7e légion de gendarmerie, compagnie de Chaumont. Démontrant de grandes qualités dans ses fonctions, il est félicité à plusieurs reprises notamment dans son action de formation auprès des cadres de la Gendarmerie nationale, en témoigne une lettre de félicitations du ministre de la Défense et de la Guerre en date du 10 février 1937.

En 1940, en tant que chef d’escadron, Georges Delmas organise la défense des ponts de Saône, à Gray, face à l’avancée de l’armée allemande. Blessé une onzième fois, il reçoit une seizième citation. Pour ne pas servir le gouvernement de Vichy, il part à la retraite en 1942 mais, en 1943, il devient chef puis inspecteur de l’Armée secrète (AS) pour la «Région Toulouse». Organisant la résistance au sein de son secteur, Delmas, dit Drouot, est activement recherché par la Gestapo, ce qui l’oblige à gagner le maquis. Il prend la tête du groupe de résistants Veny près de Cahors et commande une soixantaine d’hommes.

Avec son groupe, il multiplie les actions jusqu’à lutter contre une colonne des Waffen-SS, à Gigouzac. Ce coup d’éclat causant la perte d’une centaine d’Allemands et autant de blessés, vaut à Georges Delmas et à son groupe une 17e citation à l’ordre de la Division FFI : « Brillant officier déjà titulaire de onze citations de la guerre 14-18, s’est distingué à nouveau dans le Maquis au cours d’un combat inégal avec les forces de l’ennemi supérieures en nombre dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 1944. »

De plus, il mène une embuscade d’ampleur le 29 juillet 1944 infligeant encore de lourdes pertes à l’ennemi. Au cours de ce conflit, blessé une onzième fois, il reçoit deux citations dont une à l’ordre de l’armée ainsi que la médaille de la Résistance par décret du 5 juin 1945. Nommé lieutenant-colonel en 1945, il est promu colonel de réserve en 1946. Élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur en 1948, le colonel Georges Delmas meurt le 24 août 1967. Sa carrière militaire est celle d’un engagement total et constant.