Le Conseil départemental de la Haute-Marne fait le choix délibéré des chaudières « biomasse » dans ses collèges pour le chauffage des bâtiments. Après celles de Châteauvillain, Froncles et Doulaincourt, celle du collège de Colombey-les-Deux-Eglises a été installée et est entrée en fonctionnement. Ses avantages : l’utilisation de ressources locales et se séparer du fuel.
Depuis de nombreuses années, le Conseil départemental de la Haute-Marne « travaille » son mixte énergétique pour le chauffage des 23 collèges dont il a la gestion. La Haute-Marne est d’ailleurs précurseur dans ce domaine en utilisant de la biomasse pour 26 % de sa production d’énergie là où d’autres départements ne dépassent pas les 15 %.
Après les chaudières des collèges de Châteauvillain, Froncles et Doulaincourt qui fonctionnent aux pellets ou au bois déchiqueté, celle de l’établissement de Colombey-les-Deux-Eglises est désormais en fonctionnement. Un investissement, pour les quatre sites, d’un montant global d’un million d’euros.
A Colombey, le choix a été d’exploiter le potentiel du site. Les chaudières pour la production de chaleur et le stockage des pellets ont été installés dans l’ancien local poubelle qui a été adapté et étendu. En face, l’ancien local « chaufferie » accueille l’ensemble du système de chauffe pour irriguer les salles de classe, les bureaux et toute l’infrastructure.
Des chaudières 100 % automatisées
Mathieu Gromaire, gérant de l’entreprise du même nom, parle d’une installation opérationnelle avec deux chaudières qui permettent de travailler en cascade. L’une prend le relais de l’autre en cas de panne et les deux se mettent en fonctionnement si les températures baissent fortement. Mathieu Gromaire parle d’une solution adaptée pour des coûts d’exploitation faible et un retour sur investissement assuré. L’installation est 100 % automatisée avec des rendements très élevé et donc très peu de cendres et d’entretien. Le convoyage des granulés de bois se font par un système d’aspiration.
Quant au coût de chauffe, il sera connu après la saison mais, déjà, les comparaisons sont possibles. Auparavant, le collège usait 18 000 litres de fuel dont le prix est, aujourd’hui, de 2 euros soit une somme de 36 000 € pour l’année. Pour cet hiver, 30 tonnes de pellets ont été achetés à 400 € la tonne soit un total de 12 000 €.
« Plus qu’un simple système de chauffage »
Nathalie Boivin, la principale du collège, témoigne du confort apporté par ce nouveau système de chauffe. De surcroît, comme les installations dans les salles n’ont pas changé, il n’a occasionné aucune nuisance durant les chantiers. Elle se dit prête à faire découvrir aux collégiens les métiers liés à ce genre d’installation. Fier et heureux de cette réalisation, Mathieu Gromaire est toujours prêt à transmettre sa passion de chauffagiste aux plus jeunes.
Nicolas Lacroix, le Président du Conseil départemental de la Haute-Marne, précise que cette installation clôture l’opération menée sur quatre collèges. Il souligne aussi l’importance de montrer son fonctionnement aux collégiens : « ce n’est pas un simple système de chauffage. C’est aussi montrer les belles entreprises qui existent dans le département, leur savoir-faire et se servir des ressources internes de la Haute-Marne en circuit court ».
Frédéric Thévenin
frederic.thevenin@haute-marne.fr