Depuis le 9 décembre 2024, l’abattoir départemental est entré en fonction. Après avoir essuyé quelques retards administratifs depuis son inauguration en juillet dernier, les premiers abattages n’ont rencontré aucune difficulté. Les éleveurs sont rassurés, ils n’auront plus à parcourir de trop longs trajets pour faire abattre leurs animaux. 

C’est officiel, une page vient de se tourner dans le monde agricole haut-marnais, laissant derrière elle des années de doutes et d’incertitudes concernant l’éventuelle disparition de l’unique abattoir présent sur le territoire. Depuis les premiers essais réalisés en juin 2024, « passer d’une société à une autre s’est avéré compliqué avec plusieurs complexités juridiques à surmonter », explique Grégory Desbois, directeur du nouvel abattoir. Entre l’arrêt de l’ancien site le 15 novembre dernier et le démarrage du nouveau, trois semaines incompressibles auront ainsi été nécessaires pour une complète transition. « Entre l’alignement technique, l’obtention d’agréments et de certifications spécifiques, le temps était compté. Mais les équipes s’approprient déjà le nouvel outil », détaille ce dernier.   

Une remise en route en douceur  

« Certes, les sollicitations sont nombreuses, les éleveurs sont impatients mais on fait notre possible », prévient le directeur. Pas question de viser la quantité avant la qualité. C’est donc en petites quantités que les premiers moutons et cochons ont été abattus. « On ne démarre pas tout en même temps. On permet ainsi aux équipes de procéder aux derniers réglages et de maîtriser leur nouvel environnement de travail. La production a monté en puissance à partir de mi-décembre avec l’arrivée des premiers bovins. Puis à partir de la mi-janvier, on va redémarrer la découpe et le conditionnement. », précise-t-il. Le nouvel outil, doté d’un atelier de transformation, permettra aux clients de repartir avec leurs pièces de viande conditionnées sous-vide et en caissettes. Veillant sur les conditions d’abattage et le bien-être animal, les services vétérinaires présents ont ainsi pu procéder aux premières certifications sans aucun incident à déplorer. De la bouverie moderne, sécurisant autant les opérateurs que les animaux, à la remise des pièces découpées, le matériel neuf se prépare à produire jusqu’à 1 500 tonnes de viande par an.  

La bouverie, un lieu de toutes les attentions présenté par Grégory Desbois lors de l’inauguration.

Qualité et proximité pour un avenir pérenne  

Valoriser les circuits courts, du producteur au consommateur, reste ainsi la priorité. L’abattoir a prévu de travailler et vendre ses produits dans un rayon de 100 km maximum autour de Chaumont. Afin de relancer la filière porc, des labels qualité sont en cours d’élaboration avec l’objectif de la valoriser du mieux possible. Aujourd’hui, 50 % des viandes consommées dans les cantines scolaires sont importées. Face à ce constat, un agrément permettra de fournir aussi les cantines scolaires via la plateforme Agrilocal52. Des études sont également en cours pour valoriser la viande de gibier en assurant sa transformation directe. Entre le caractère inventif de Romain Graillot, président de la SCIC Viandes de Haute-Marne, toujours prêt à répondre aux besoins des éleveurs, et son directeur Grégory Desbois, visionnaire en matière de développement de filières locales, les circuits courts ont de l’avenir ! 

Plus de renseignements par téléphone au 06 84 53 91 61 ou au 03 25 31 56 72 ou par mail via l’adresse coop-vhm@orange.fr.     

Maryline Meunier

maryline.meunier@haute-marne.fr

Patience pour la viande hachée 

La mise en route de l’atelier de transformation permettant de fabriquer des saucisses mais aussi des steaks hachés surgelés va demander encore plusieurs mois selon Grégory Desbois, directeur du nouvel abattoir. “On veut s’assurer de maîtriser parfaitement toutes les chaines afin d’être certains d’atteindre la qualité attendue”. À noter qu’en France, deux tiers de la viande consommée l’est sous forme hachée. C’est pourquoi ce nouveau service est très attendu à l’échelle locale. 

Encore plusieurs mois d’attente seront nécessaires pour traiter la viande hachée.

Quelques chiffres