Les travaux pour la construction du nouvel abattoir, sur la zone Plein’Est 2 à Chaumont, ont été officiellement lancés ce 25 avril. Porté par le Conseil départemental de la Haute-Marne, il sera au service des éleveurs du département et des collectivités et favorisera les filières courtes. Histoire d’un projet attendu depuis plus de 20 ans.

Comme raconté par Nicolas Lacroix, le Président du Conseil départemental de la Haute-Marne, « il n’était plus possible d’être à la merci de menaces de fermeture de l’actuel abattoir. Le Département devait s’emparer du sujet au nom de la filière viande et au nom de notre territoire ».

En présence d’Anne Cornet, la préfète, et d’élus de la Région, du Département, de l’Agglomération et de la Ville de Chaumont, Nicolas Lacroix a officiellement lancé les travaux pour la construction du nouvel abattoir départemental. Positionné sur la zone Plein’Est 2 de Chaumont, ce nouvel outil est le fruit d’un « long murissement ». Après des atermoiements, durant 20 ans, il a été acté en 2020 sous sa présidence.

En soutien à l’agriculture et au « consommer local »

Pour venir en soutien à l’agriculture haut-marnaise et développer les circuits courts, le Conseil départemental de la Haute-Marne a ainsi pris la compétence de la réalisation et de la gestion de l’abattoir qui lui a été déléguée par la Ville de Chaumont. L’objectif était la construction d’un nouvel abattoir multi-espèces pour remplacer l’actuel jugé « obsolète ».

Le Président du Département a profité de ce lancement de travaux pour souligner l’investissement des éleveurs pour faire réussir le projet, ainsi que l’engagement des élus qui se sont mobilisés. Ils pensent à ceux du Conseil départemental et ceux de la Ville de Chaumont qui ont permis de trouver un terrain adéquat.

Le Département s’est appuyé sur une somme de compétences pour lancer ces travaux. « Nous faisons appel à des savoirs, à des spécialistes. L’outil sera au service de la ferme Haute-Marne et des collectivités pour retrouver dans l’assiette les produits de notre territoire », rappelle Nicolas Lacroix.

Ces propos vont dans la logique de la politique de soutien aux produits locaux du Département. La plateforme Agrilocal qui met en relation les agriculteurs et la restauration collective y contribue largement.

Un abattoir de proximité, moderne et innovant

Avec l’appui des services vétérinaires, ce nouvel abattoir est présenté comme le modèle d’une nouvelle génération d’un point de vue environnemental et économique. Christine Guillemy, maire de Chaumont, tout comme Anne Cornet, préfète de la Haute-Marne, parlent même de référence pour l’avenir. Il a été imaginé par le cabinet d’architecture en privilégiant le bien-être de ceux qui y travaillent et le respect des animaux.

Le projet sera en effet moderne et innovant : un suivi en continu des consommations d’énergies, récupérateurs d’énergies pour chauffer une partie des eaux utilisées, pré-traitement des eaux usées, ou encore utilisation de méthodes de chauffage permettant de produire 50 fois moins d’effets de serre que ce qu’exigeront les normes…en 2030.

Cette construction va également permettre de réduire le temps de transport des animaux entre la ferme et l’abattoir. Les voyages seront en moyenne inférieurs à 1 heure, ce qui limite fortement le stress des animaux.

Christine Guillemy qui a cédé le terrain au Département précise que « la Ville n’aurait pas pu relever le défi d’une telle construction. Or, nous ne pouvions pas laisser se dégrader la filière viande haut-marnaise d’autant plus que les circuits courts se développent. Cet investissement pour l’ensemble des Haut-Marnais est un projet d’avenir ».    

Un outil évolutif

Cette construction sur la zone Plein’Est 2 de Chaumont entre actuellement dans les faits avec le début des travaux ce mois d’avril 2023 et la réception du nouveau site au premier semestre 2024. Le volume d’activité retenu est de 800 tonnes/an avec la possibilité d’aller jusqu’à 1 500 tonnes/an pour une clientèle essentiellement constituée d’acteurs des circuits courts, bouchers détaillants et éleveurs pour de l’autoconsommation ou pour de la vente directe. Ces derniers sont une cinquantaine d’après Romain Graillot, président de la SCIC Viandes de Haute-Marne qui s’occupera de la gestion de l’outil. En raison de la hausse du coût des matières premières et de la volonté de répondre aux normes environnementales, l’investissement est de 7,9 millions d’euros.