Les communes de Meures, Annéville-la-Prairie, Lavilleneuve-au-Roi, Sexfontaines et Marault ont subi d’importants dégâts à la suite des orages du 20 juillet dernier et la population reste traumatisée par ce qu’elle a vécu. Avec le soutien du Conseil départemental de la Haute-Marne, les maires s’emploient à gommer les cicatrices. Il faudra du temps. Témoignages.
« Vision apocalyptique, véritable terrain de guerre, spectacle de désolation ». Les mots ne sont jamais assez forts pour décrire la situation de Meures après les deux orages qui ont déversé plus de 150 litres d’eau au m2 en quelques heures, ce 20 juillet.
En allant à la rencontre de la population et de Sylvain Collot, le maire de Meures, Nicolas Lacroix, Président du Conseil départemental de la Haute-Marne et Paul Fournié, Vice-Président délégué aux infrastructures routières et aux bâtiments, ont souhaité dresser un constat et surtout évoquer les jours d’après. Côté constat, Sylvain Collot parle d’une quarantaine de foyers touchés par l’afflux d’eau et de boue sur les 69 existants. Le village compte 145 habitants.
Une cellule d’appui au 03 25 02 89 58
Le maire sait que « l’après sera compliqué ». Il pare au plus urgents. Une cellule psychologique a été mise en place. Elle sera présente durant plusieurs semaines dans la commune et il incite toutes les personnes victimes des inondations à s’y rendre.
L’autre urgence est le relogement des personnes les plus fragiles. Sylvain Collot ne cache pas son inquiétude face aux situations de détresse en racontant cette personne qui immobilisée dans son lit avait de l’eau jusqu’au cou et aurait pu mourir noyée.
Dans son plan d’urgence et parmi les quatre axes mis en place, le Conseil départemental de la Haute-Marne a créé une cellule d’appui aux familles au sein de la Circonscription d’action sociale de Chaumont. Le but est de soutenir les familles dans leurs diverses démarches : aides, relogement, besoins en produits de premières nécessité… Pour joindre la cellule : 03 25 02 89 58.
Un témoignage saisissant
Parmi les témoignages reçus, il y a celui de cette habitante qui a été sauvée, in extrémis, par sa fille et son mari. Elle habite au cœur du village et a vu monter l’eau dans son habitation en quelques minutes. Ses meubles se sont mis à tourbillonner dans sa pièce principale et elle a rapidement dû faire face à de la boue, au sol, qui l’empêchait de se déplacer.
Elle raconte avoir cru ne pas pouvoir s’en sortir craignant d’être assommée ou noyée. Pire : juste après avoir été extirpée de là, les murs intérieurs se sont écroulés. Quant aux murs extérieurs, ils sont désormais déformés prouvant la violence et la force de l’eau.
Aujourd’hui, de manière très posée et calmement, elle dit avoir eu de la chance tout en sachant que le traumatisme est là. « Dès qu’il va pleuvoir, je ne vais pas pouvoir m’empêcher d’y penser ». Désormais, elle s’attache à activer les procédures d’indemnisations afin de reconstruire sa maison. D’ailleurs, un expert dans ce domaine lui a expliqué qu’après avoir parcouru toute la France pour ce genre de phénomène, il n’a jamais vu autant de dégâts sur une commune.
Frédéric Thévenin
frederic.thevenin@haute-marne.fr
La voirie touchée à Annéville-la-Prairie
A Annéville-la-Prairie mais aussi à Sexfontaines, Marault et, un peu plus loin, Lavilleneuve-au-Roi, les dégâts causés par les orages sont principalement au niveau des voiries. A Annéville, trois maisons ont été également touchées par la montée des eaux venues de la route d’Ormoy mais la RD169 et les rues perpendiculaires sont fortement abîmées. Lorsque les réseaux ont été bouchés par de la terre, du sable et de la paille et lorsqu’ils ont été saturés, l’eau a pris possession des rues et des trottoirs soulevant le bitume par plaque et creusant des fossés. « Rien n’arrête l’eau » raconte Thierry Collot, le maire d’Annéville.
Depuis, la commune s’emploie à déboucher et à restaurer les canalisations « en cas de retour d’orages ». Quant aux agents des routes du Département, ils étaient sur place le jour même pour sécuriser les axes routiers et, depuis ce 23 juillet, ils se sont lancés dans la réfection des rues (voir photos).
