Ce 3 octobre, l’Unité d’accueil pédiatrique « Enfants en danger » a été inaugurée au centre hospitalier Geneviève de Gaulle Anthonioz, à Saint-Dizier. Ce nouveau dispositif est complémentaire aux missions du Conseil départemental de la Haute-Marne qui a en charge la protection de l’enfance.
Salle d’audition, salle d’enregistrement, salle d’auscultation, la Haute-Marne possède désormais son unité d’accueil pédiatrique « Enfants en danger ». Inaugurée ce 3 octobre, elle se situe au premier étage de l’hôpital Geneviève de Gaulle Anthonioz, à Saint-Dizier.
Elle vise à améliorer et faciliter le parcours médico-judiciaire des enfants victimes de violences ainsi que leur éventuel parcours de soins. Cette unité est le fruit d’un travail collectif de l’hôpital, des autorités judiciaires, du Conseil Départemental de la Haute-Marne, de l’Agence Régionale de Santé Grand Est, des forces de l’ordre, de SOS Femmes Accueil, de France Victime 52, du Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles 52. « La Voix de l’enfant » en est le porteur de projet. Une convention a été signée entre toutes les parties.
Le cœur de métier du Département
Pour Rachel Blanc, 1re Vice-présidente en charge du pôle des solidarités, déléguée à l’insertion sociale, à la protection de l’enfance et à la santé, « la protection de l’enfance est le cœur de métier du Conseil départemental de la Haute-Marne (voir encadré). Elle est de la responsabilité du Président avec, en amont, la prévention et la détection de signaux dans les familles suivies par les assistantes sociales ». Avec cette nouvelle unité qui permet d’aller plus loin dans l’accompagnement des enfants, elle est heureuse de constater que la Haute-Marne peut désormais répondre à ce besoin majeur.
Justement, quel est-il ce besoin ? L’objectif est la prise en charge médicale, judiciaire et médico-légale des mineurs victimes, sur un lieu unique, par des professionnels formés. Le dispositif a également pour mission d’assurer l’orientation de l’enfant vers les services adaptés.
Un enjeu majeur de santé publique
Denis Devallois, Procureur de la République, insiste sur « le recueil de la parole des enfants victimes de violence alors qu’elle était atténuée ». Pour lui, la maltraitance a des effets négatifs et durables avec davantage de risques de maladies psychiatriques et chroniques, de comportements dangereux, de problèmes de scolarisation et d’actes violents. « Le subi durant l’enfance est enjeu majeur de santé publique et de société ». Or, la création de cette unité permet apporter une réponse.
Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice de l’Agence régionale de santé Grand Est, vante les mérites de cette prise en charge « globale et coordonnée pour que les enfants ne vivent pas plusieurs fois leur traumatisme ». Elle parle, après l’ouverture de l’unité, d’une étape décisive qui a vocation à se poursuivre. Elle doit devenir un véritable forum, un lieu d’échange, un centre de ressources pour tous les enfants.
Frédéric Thévenin
frederic.thevenin@haute-marne.fr
Le Département concerné à double titre
Le dispositif qui fait l’objet d’une convention concerne le Conseil départemental à double titre :
- Via l’aide sociale à l’enfance et dans le cadre de l’accompagnement des mineurs victimes de violences, le Département accueille et/ou accompagne 1 321 mineurs
- Via l’unité de recueil et de traitement des informations préoccupantes, le Département se voit transmettre tout élément relatif à un risque ou danger auquel un mineur pourrait être confronté. Cette unité traite, en moyenne, 600 informations entrantes par an et elle diligente 300 évaluations auprès des familles.