Il n’y a pas d’âge pour être un aidant. Jeune, adulte, sénior, dès lors qu’une personne aide un proche, un malade dépendant, il devient un aidant. Au quotidien, très souvent le bien-être de l’aidant passe après celui de la personne aidée. « La Parenthèse des Aidants » offre à ces derniers un temps rien qu’à eux, dans un lieu d’échange et d’information, en toute convivialité.
Mains sur les genoux, sous respiration contrôlée par Corinne Humbert, assistante de service social à la CARSAT (caisse d’assurance retraite et de la santé au travail), cette coach et sophrologue a invité la vingtaine de personnes présentes à faire voyager leurs esprits loin de leurs quotidiens mardi 14 janvier à Chaumont. Il ne s’agissait là que d’une initiation et surtout d’une prise de conscience de soi. Un soi souvent oublié pour ces aidants qui avouent « être à bout ». « L’aidant a du mal à lâcher prise. Ne pas lâcher, c’est important, comme si lâcher était reconnaitre qu’on est en difficulté. Souvent, lorsque l’on intervient à sa demande, il est au bout », explique Caroline Thévenot, intervenante en autonomie au sein du Conseil départemental de la Haute-Marne. Comme le dit si bien une des aidantes présentes : « on ne choisit pas d’être aidant, on le devient ! »
Libérer la parole des aidants
Le dispositif de « La Parenthèse des aidants » est né à la suite d’une enquête sur les besoins des aidants en 2011, laquelle avait fait émerger un besoin de lieu pour parler et échanger. Depuis, c’est un succès : près de 35 personnes ont plaisir à se retrouver tous les mardis, une fois par mois. Le temps d’un après-midi, une salle de la pizzeria Saint-Jean à Chaumont se transforme en un espace de bien-être pour l’esprit. Selon un programme défini entre les aidants et les partenaires : l’association France Alzheimer 52, un travailleur social de la mairie de Chaumont ainsi qu’une intervenante autonomie du Conseil départemental de la Haute-Marne, chaque mois un thème différent est abordé.
Si l’atelier ou le thème retenu apporte de nombreuses informations par son contenu, les discussions entre toutes et tous en apportent tout autant. « Ici on ne parle pas de maladie, il faut sortir de ce cadre, heureusement qu’il y a ce type d’associations », confie Évelyne, qui a dû se résoudre à placer son époux en EHPAD. « Ça fait du bien, ça détend », avoue son amie Michelle, épuisée, qui en plus de consacrer son quotidien à maintenir son mari à domicile, donne aussi de son temps à d’autres associations dites « de répit ». Au fil des rendez-vous, les liens se créés, des solutions se construisent, les aidants apprennent à se connaître et se reconnaître. Le dispositif fonctionne comme un déclencheur. La libération de la parole, dans un premier temps, permet ensuite à l’aidant de cheminer dans ce qui est sa position d’aidant. « On échange avec les voisines, on n’est plus toute seule. » Pour Pascale, c’est une évidence, ces instants sont précieux.
Ce mardi 14 janvier, l’après-midi s’est conclu autour du partage de la traditionnelle galette. En guise de fèves, ce sont plutôt des échanges entre les professionnels et les aidants qui méritaient d’être couronnés. À la sortie, les visages étaient détendus. Des échanges qui font du bien, à partager tous les mois.
Maryline Meunier
maryline.meunier@haute-marne.fr
Les prochains rendez-vous
Mardi 11 février : Atelier créatif
Mardi 11 mars : Les nouveautés du Code la Route
Mardi 8 avril : Découverte de nouvelles aides techniques via le bus de l’autonomie
Mardi 13 mai : Dix questions sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées
Mardi 10 juin : Thé dansant départemental des aidants à la salle des fêtes de Brottes (sur réservation)
Plus de renseignements au 03 25 01 27 79 ou via l’adresse mail parenthese.aidants@haute-marne.fr