Ces dernières années, des recherches utilisant des techniques nouvelles de détection, ont confirmé la taille notable du site, recouvrant dans sa totalité au moins 6 hectares de terrain.
Depuis 2009, la Conservation du patrimoine, service du Conseil départemental de la Haute-Marne, mène des fouilles sur de nouvelles zones du site archéologique, à la fois sur la partie résidentielle et la partie agricole, qui n’avait jamais été explorée par le passé.
Parallèlement des études scientifiques ciblées sur le mobilier (monnaies, mortiers, peintures, céramique, etc) sont également mises en place.
Fouille de la partie résidentielle
À l’ouest de la partie anciennement fouillée, on a découvert de nouvelles salles en enfilade : elles représentent le dernier état connu du site. Ces salles conservaient par endroits des restes de peinture murale. Le sol, en mortier de tuileau, très résistant, était presque intact.
L’histoire de la partie résidentielle a été faite de modifications incessantes, dans le sens d’un agrandissement systématique. Cependant, les dernières constructions observées sont un peu moins confortables : une pièce a vu son chauffage abandonné, et deux pièces découvertes n’ont pas de système de chauffage fixe.
Dans les remblais issus des dernières destructions du site, on a trouvé en 2009 un remarquable fragment de mosaïque figurée en tesselles de marbre et de verre. Deux fragments suggèrent un animal aquatique, dauphin ou poisson, motif courant sur les mosaïques antiques, en particulier dans les thermes et les bassins.
Fouille de la partie agricole
La partie agricole de la villa a été explorée pour la première fois à partir de 2009.
On a découvert un grand bâtiment utilitaire détruit par un incendie, comme l’indiquait une couche de toiture effondrée en place. Il faisait exactement 100 pieds romains sur 48 (soit 30 m sur 14,2 m) et le niveau d’occupation était en partie conservé, ce qui a permis la mise au jour de nombreux petits objets (nombreux éléments d’assemblages, outils divers). Il s’agissait d’un bâtiment fermé composé d’une cour ouverte sur le ciel, bordée d’auvents, avec une galerie extérieure et deux petites unités d’habitation aux extrémités.
Les auvents, faits de poteaux soutenant une toiture longue et étroite, constituaient des espaces couverts propices au stockage du matériel (charrettes, outils), aux petites activités artisanales, comme le travail du bronze et de l’os, à l’abri des hommes et des animaux.
Les éléments de mobilier mis au jour donnent une datation de la fin du IIIe, début du IVe siècle pour l’occupation et la démolition de cet ensemble. Cependant, après cette destruction, le site était toujours occupé, puisque la zone a servi de secteur d’épandage de déchets de toutes sortes.
Plus loin vers l’est, les vestiges du mur de clôture ont été dégagés, il n’en reste que les fondations qui reposent sur le calcaire géologique. Deux fossés courent tout le long de l’extérieur du mur. À l’intérieur de la partie explorée, des murs et des caniveaux de drainage construits en même temps témoignent de bâtiments en dur dont la fonction n’est pas connue. La faible épaisseur des murs laisse supposer des constructions sans étage, et il est possible que la pierre n’ait été utilisée qu’en partie basse.
Un petit bâtiment sur poteaux d’une phase plus tardive a été découvert (sans doute un grenier pour la conservation des céréales), et les restes d’une maçonnerie témoignent de la réutilisation systématique de blocs de pierres débités et réutilisés. La forte érosion des vestiges ne permet pas d’avoir une bonne compréhension chronologique sur ce secteur, mais au moins deux états successifs ont existé.
Les chantiers de fouilles se déroulent en été avec des étudiants bénévoles (étudiants en archéologie de préférence).
Pour une candidature : conservation52@haute-marne.fr