Née à Langres, Clémence Prévost fait la fierté de la Haute-Marne. Elle vient de recevoir le prix des Jeunes Talents France 2023 « L’Oréal-Unesco, pour les Femmes et la Science » pour ses recherches dans « l’amélioration des images médicales et pour une meilleure expérience patient ». Elle y voit une reconnaissance mais aussi des devoirs. Ceux de vulgariser ses recherches et de convaincre les jeunes filles de se lancer dans la science.
Elle est née à Langres il y a 26 ans, a grandi à Dampierre et est allée au collège et au lycée à Langres. Clémence Prévost vient tout juste de recevoir le prix des Jeunes Talents France 2023 « L’Oréal-Unesco, pour les Femmes et la Science ».
Un peu surprise, elle affiche son bonheur tout en retraçant son parcours : une prépa scientifique à Lille, une école d’ingénieur à Nancy puis « l’aventure de la thèse à l’université de Lorraine sur l’amélioration des images satellites ».
Prendre soin de soi et des autres est peut-être ce qui caractérise le mieux son parcours. Après ses études d’ingénieur, alors qu’elle hésite sur la voie à suivre et doit surmonter des problèmes de santé, elle a été encouragée par la confiance de ses encadrants lors d’un stage.
« Une immense reconnaissance »
Aujourd’hui en post-doctorat au laboratoire CRIStAL à Lille, elle est enseignante chercheuse et se spécialise sur les images médicales comme les IRM afin d’améliorer la prise en charge des patients. Parmi 35 chercheuses récompensées, le Prix Jeunes Talents L’Oréal-Unesco « Pour les Femmes et la Science » représente « une immense reconnaissance » pour elle et un soutien spécifique à un moment clé de sa carrière.
D’une part, cette scientifique prometteuse va se voir attribuer une dotation qui l’aidera à poursuivre ses travaux de recherche. D’autre part, elle va bénéficier de formations en communication et en leadership visant à lui donner des moyens supplémentaires pour mieux affronter le « plafond de verre » et mieux valoriser ses recherches scientifiques.
Cette récompense va permettre à Clémence Prévost de « porter une voix dans sa discipline mais aussi d’identifier l’existence de chercheuse ». Elle estime que ce monde « a besoin de femme » sachant qu’elles ne sont que 29 % en France contre 33 % au niveau mondial.
Un devoir envers les jeunes filles
Répéter aux jeunes filles qu’elles ont toute leur place dans la recherche et qu’elles sont légitimes est l’un des devoirs inhérents à ce prix. Il va aussi permettre à Clémence Prévost de « continuer ses travaux de recherche en France et à l’étranger, de les répercuter dans différents domaines et de monter des activités de médiation et de vulgarisation ».
Quant à son lien avec la Haute-Marne, il reste encore très présent dans son esprit et physiquement. Elle garde de bons souvenirs de sa scolarité avec des professeurs qui lui ont donné le goût des maths et de la physique et y revient avec plaisir grâce à quelques attaches.
En fait, entre Lille et la Haute-Marne, elle ne peut choisir. L’une est le pendant de l’autre. La jeune femme aime autant l’effervescence de Lille que la tranquillité de la Haute-Marne. Elle y apprécie particulièrement la nature et le sentiment de paix qui y règne. Clémence Prévost en est une ambassadrice toute désignée.
Frédéric Thévenin
frederic.thevenin@haute-marne.fr
Les recherches de Clémence Prévost
Clémence Prévost centre ses recherches sur le traitement du signal mathématique, informatique et physique. Des images qui parviennent à chacun, elle s’emploie à extraire des informations cachées et non visibles à l’œil.
La chercheuse donne un exemple. « Parmi les images de la Terre vue du ciel qui montre l’assèchement d’un lac, la déforestation ou la fonte des glaces, certaines prises par satellite sont pixellisées et non exploitables. Je réalise alors une fusion des images pour en obtenir une autre de meilleure qualité. Ce procédé est reproductible dans l’imagerie médicale ».