Présentation

Formé de l’assemblage de territoires situés aux confins de la Champagne, de la Bourgogne et de la Franche-Comté, le département de la Haute-Marne offre une richesse historique et une diversité patrimoniale qui très tôt ont suscité la curiosité et de nombreuses initiatives pour leur connaissance et leur préservation. Fort de cet héritage, le Conseil départemental a choisi d’intervenir dans la valorisation du patrimoine historique afin de contribuer aux côtés de l’Etat et de la Région Champagne-Ardenne au développement de son territoire. Pour mettre en œuvre cette compétence, il s’est doté depuis 2001 d’une conservation du patrimoine au sein de la Direction de la culture.

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Les missions de la conservation du patrimoine de Haute-Marne :

Pour un patrimoine mieux connu et protégé

Le département de la Haute-Marne possède près de 100 édifices classés et plus de 300 inscrits, les objets représentant un peu moins de 2000 inscrits et classés. Mais ce patrimoine bénéficiant d’une protection juridique ne représente qu’une infime partie de la richesse historique et artistique du territoire départemental. Si le zèle et l’enthousiasme des érudits du 19e siècle ont su le faire redécouvrir, deux opérations d’envergure ont permis au siècle suivant d’approfondir sa connaissance :

Le pré-inventaire du patrimoine mobilier

Mené dès le début des années 1970 par le conservateur des antiquités et objets d’art d’alors, Henry Ronot, et ses collaborateurs bénévoles. Les objets recensés, sommairement décrits et photographiés, l’ont essentiellement été dans les édifices cultuels qui conservent une grande partie de ce patrimoine. Au total, c’est plus de 10 000 fiches descriptives et de 10 300 photographies noir et blanc qui auront été produites. Il est prévu de numériser prochainement celles-ci, afin de les intégrer aux dossiers de la base de données départementale. Cette documentation est actuellement consultable à la Conservation départementale du patrimoine et aux Archives départementales.

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Le « repérage des richesses architecturales, urbaines et paysagères » du département

Commandité par le Ministère de l’Equipement et réalisé par un architecte du patrimoine de 1995 à 1997, Luc Joudinaud, sous l’égide du Conseil départemental de la Haute-Marne en partenariat avec le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement. Prenant en compte toutes les réalités du territoire, ce projet avait pour objectif de définir des pays afin de retracer la formation des villages, de mettre en évidence l’influence de l’homme sur l’environnement, le rapport que le bâti entretient avec son site, et enfin les caractéristiques essentiels de ce bâti dans ses formes et ses matériaux. Il a donné naissance à une base de données comprenant des fiches descriptives et près de 12000 images numérisées. Un projet de mise aux normes informatiques et une négociation avec l’auteur disposant de droits de propriété littéraire et artistique sont en cours, afin de rendre accessible sa consultation au public.

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Le lancement de l’opération de recensement informatisé du patrimoine mobilier du département en 2005 marque un nouveau tournant dans la connaissance. En acceptant la maîtrise d’ouvrage de ce projet, le Département montre clairement son engagement en faveur du patrimoine qui devient de fait un axe majeur de sa politique d’aménagement du territoire et en particulier du développement du tourisme. Il dispose aujourd’hui d’une base de données, autrement dit d’un outil moderne d’optimisation de la gestion de son patrimoine culturel visant également à renforcer la mutualisation des compétences et des moyens pour sa préservation et sa mise en valeur. Enfin, cette base a pour vocation, en vue de la recherche scientifique, de concentrer à l’échelle départementale toute l’information et de la diffuser auprès de tous les publics.

Des missions complémentaires

La conservation du patrimoine de Haute-Marne a la spécificité de regrouper en son sein des missions d’inventaire, de protection et de conservation :

Inventorier les édifices et les objets relevant du domaine public ou privé présentant un intérêt national ou local au point de vue de l’histoire, de l’art, de la science ou de la technique, tel est le fondement de la connaissance du patrimoine d’un territoire et un préalable indispensable à sa préservation. Cette démarche qui veut comprendre un objet dans son espace géographique et culturel passe par la saisie et la hiérarchisation des données récoltées lors des enquêtes. Elle exige des recherches documentaires en bibliothèques et dans les archives. Son systématisme permet de mettre en exergue un corpus d’œuvres remarquables tout en élargissant le champ patrimonial à d’autres domaines. Inventorier, c’est en quelque sorte sauver la mémoire du patrimoine national.

Protéger juridiquement les objets au titre des Monuments Historiques en les présentant devant la Commission départementale des objets mobiliers (CDOM) en vue de leur inscription par arrêté préfectoral ou de leur classement par arrêté ministériel. Cette mesure qui oblige tout propriétaire à demander l’accord préalable du ministère de la Culture en cas de modification, de restauration ou de vente, se double d’une surveillance régulière qui consiste en un récolement quinquennal.

Conserver le patrimoine mobilier en veillant à son état de conservation, alerter les propriétaires et les élus, les conseiller dans leurs démarches administratives, rendre un avis scientifique et technique sur les restaurations… Mais c’est aussi prévenir les éventuelles dégradations en agissant sur l’environnement d’un objet. Quelque soit le type d’intervention, il s’agit de prolonger la durée de vie d’un patrimoine vulnérable, très divers dans ses fonctions et ses matériaux, et dispersé dans de nombreux édifices où règnent souvent des conditions climatiques peu propices.

Valoriser le patrimoine permet de restituer aux publics l’état de la connaissance sur un édifice et les objets qu’il contient, sur les travaux qui ont pu être effectués, sous forme de publications ou d’expositions. Si la valorisation permet de faire avancer la recherche, elle renforce la conscience identitaire des populations concernées par les lieux étudiés et ouvre de nouvelles perspectives d’aménagement du territoire.