La communauté professionnelle territoriale de santé de Saint-Dizier, Der et Blaise a organisé, fin septembre, le forum des aidants, à Bettancourt-la-Ferrée. Le Conseil départemental de la Haute-Marne y était représenté pour expliquer ses actions en matière d’autonomie et de prévention. En cette Journée nationale des aidants, le message est clair : « ne pas hésiter à se faire aider ».
« En France, plus de onze millions de personnes accorderaient tous les jours une aide à un proche ». Pour les enfants, parents, conjoints, amis, être aux côtés, quotidiennement, d’une personne malade ou en situation de handicap peut rapidement devenir une difficulté et une source de souffrance.
Pour cette raison, la CPTS (Communauté professionnelle territoriale de santé) Saint-Dizier, Der et Blaise a porté le forum des aidants ce 29 septembre. Elle était accompagnée, sur cet événement, par plusieurs partenaires, la Plateforme d’accompagnement et de répit pour les aidants des personnes en situation de handicap (PFR-PH 52) et l’ADMR 52 (Aide à domicile en milieu rural) et le Département.
Une série de mesures du Département
Le Département, justement, accompagne les aidants. Il s’agit de rompre l’isolement dans lequel l’aidant peut se trouver et d’anticiper sa propre prévention de perte d’autonomie.
Dans le cadre de l’animation du territoire, avec « La parenthèse des aidants » et « l’Alzheimer café 52 » à Saint-Dizier, en lien avec les structures co-porteuses, les aidants se retrouvent autour d’une thématique pour échanger, partager les expériences, trouver un soutien et autour d’un moment de convivialité une fois par mois.
Avec l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) versée par le Département, pour le soutien au répit avec « l’aide au répit et à l’hospitalisation de l’aidant », une aide financière est apportée à l’aidant pour son remplacement s’il doit d’absenter ou s’il est hospitalisé.
Dans le cadre de l’APA et avec l’ADMR et la prestation de relayage, l’ADMR met à disposition du personnel pour le remplacer auprès de l’aidé si l’aidant souhaite s’absenter plusieurs jours.
Enfin, dans le cadre de la prévention, tous les ans, des projets proposant des actions individuelles ou collectives à destination des aidants non professionnels des personnes de plus de 60 ans sont soutenus financièrement par le Département (groupes de paroles, actions de soutien psychosocial collectif ou individuel, actions d’information et de formation, activités de bien être pour un espace de temps pour l’aidant ou encore pour le binôme aidant/aidé).
« Le Département est là pour soulager les aidants »
Au sujet du forum, Laure Ruffin, évaluatrice « APA », explique que « le forum est l’occasion de faire connaître ou de rappeler les aides du Département. Nous apportons des conseils, accompagnons et donnons accès à des aides financières ». Un numéro vert et donc gratuit sert de porte d’entrée à toutes familles qui s’interrogent : 0 800 11 44 20.
Ce numéro vert permet d’accéder à une coordination en gérontologie et à des évaluations. Or, Laure Ruffin le dit : « par rapport aux aidants, nous arrivons trop souvent dans des situations très avancées avec des cas d’épuisement et, pour les personnes accompagnées, des fortes dépendances ». Elle délivre un message : « il faut que les aidants se fassent connaître en amont, qu’ils demandent rapidement de l’aide et surtout qu’ils n’aient pas honte. Nous sommes là pour soulager les aidants et pour un maintien à domicile le plus longtemps possible ».
Laure Ruffin le sait : « la donnée psychologique est très importante. Il faut y être prêt d’où l’importance, pour nous d’être plus visible et de créer des liens le plus tôt possible ». Ce forum offre, justement, l’opportunité, pour les structures travaillant dans ce domaine, de travailler leur réseau. Laure Ruffin parle de liens qui se créent.
Frédéric Thévenin
frederic.thevenin@haute-marne.fr
« Point(s) d’appui » pour des cas très concrets
Après la visite des stands, une pièce de théâtre, “Point(s) d’appui”, par la compagnie Entrées de jeu, a été suivie d’échanges animés par le Dr Malouli, médecin gériatre. Le spectacle se voulait la traduction de cas très concrets pour « faire un pas de côté sur le vécu des aidants et prendre de la hauteur ».
Les différentes saynètes ont expliqué les cas fréquemment rencontrés chez les aidants : la culpabilité, le déni sur sa propre situation et comment passer de l’acceptation à la demande d’aide, l’agressivité qui se retourne sur la famille aidante, la peur de perdre sa place alors que le but est de prendre une meilleure place, le manque de confiance…
La pièce signale le rôle prépondérant des médiatrices et médecins dans le cas de situations qui s’aggravent. Pour prendre en considération les personnes accompagnées, il apparaît qu’il faut « anticiper, admettre la situation, constater l’évolution, admettre son incapacité ».