Du 6 au 10 mars, le Conseil départemental de la Haute-Marne organise, pour la première fois, « la semaine de l’Agneau haut-marnais ». 17 collèges y ont participé en mettant au menu de leur cantine scolaire de l’agneau. Nicolas Lacroix, le président du Département, s’est rendu au collège de la Rochotte, à Chaumont, pour recueillir des réactions autour de cette action.

Au total, 4 600 élèves, professeurs, personnels techniques et administratifs de 17 collèges de Haute-Marne ont pu profiter de « la semaine de l’Agneau haut-marnais » menée par le Département. Une première ! Ils ont ainsi pu retrouver dans leur assiette un plat principal à base d’agneau.

Pour Nicolas Lacroix, le président du Conseil départemental de la Haute-Marne, l’idée était de soutenir la filière ovine. Il pense aux éleveurs malmenés par la présence du loup en Haute-Marne et met l’accent sur l’importance de l’élevage ovin sur le territoire dans une logique de circuit court et de construction d’un nouvel abattoir.

Cobevim, abattoir de Chaumont et collèges dans la boucle

L’opération a pu être menée grâce à l’intervention de la coopérative ovine Cobevim qui a centralisé 43 agneaux issus des fermes haut-marnaises. Le caractère local s’est poursuivi avec un abattage à Chaumont la semaine précédent l’opération. L’abattoir s’est chargé de la découpe, du conditionnement et des livraisons dans les collèges. Le directeur en profite pour signaler que ce modèle est reproductible et qu’il est dans ses compétences pour développer les circuits courts. Didier Bernand parle de « toile à tisser pour inciter les collèges à valoriser la production locale ».

Justement, l’ultime étape de cette opération était les collèges avec près de 500 kg de viande commandées et travaillées par les équipes de restauration. Nicolas Lacroix s’est rendu au collège de la Rochotte à Chaumont qui accueille 220 demi-pensionnaires et donc potentiels élèves qui dégustent de l’agneau haut-marnais. Il a très vite constaté qu’une grande majorité choisissait ce plat plutôt que de la volaille et qu’elle a su l’apprécier. Il a pu en discuter, notamment, avec les écodélégués du collège ainsi que sur la démarche de circuits courts.

Succès auprès des élèves

Sophie Reynier, la principale du collège, en profite pour signaler l’importance de la qualité des repas au collège. « Etant en réseau d’éducation prioritaire, la cantine est appréciée et permet de faire découvrir des produits ». Actuellement, 35 % des coûts de la nourriture à la cantine sont consacrés aux produits locaux. Elle aimerait aller plus loin et lorsque Nicolas Lacroix annonce que des bonus financiers seront mis en place pour les cantines scolaires résolument « locavores », elle est ravie.

Pierre-Vincent Bonnard, le chef cuisinier du collège, va dans le même sens en affichant sa surprise face au succès de son ragoût d’agneau à la provençale. Tout a été dévoré alors qu’il ne cache pas avoir été « sceptique ». Il dit vouloir en proposer plus souvent même s’il sait qu’il sera limité par le coût de cette viande qui, pourtant, n’est pas plus élevé que celui du bœuf. Devant ce succès, il va mettre la recette sur le site Internet du collège afin que les parents des élèves s’en inspire.

Frédéric Thévenin

frederic.thevenin@haute-marne.fr

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