A travers huit catégories et donc huit lauréats, les Trophées de l’agriculture organisés par jhmquotidien mettent à l’honneur les agriculteurs et agricultrices de Haute-Marne. Tous très différents dans leurs productions, ils ont tous en commun d’innover et de chérir leur territoire. Le Conseil départemental de Haute-Marne est l’un des principaux partenaires de l’événement.
Ce 25 janvier, la seconde édition des Trophées de l’agriculture mettait à l’honneur l’agriculture haut-marnaise à travers des hommes et des femmes impliqués sur leur territoire, des productions diverses et variées et des volontés de s’adapter aux changements. Cette soirée était dédiée à toutes les agricultures de Haute-Marne d’où l’engagement du Département aux côtés de jhmquotidien.
Après Louis Bodin l’an dernier, l’invité d’honneur était Etienne Fourmont connu sous le nom de « Etienne Agri Youtubeurre ». Agriculteur et vidéaste dans la Sarthe, il multiplie les vidéos et les posts sur les réseaux sociaux avec, dans l’idée, de vulgariser l’agriculture. Son constat est simple : « les Français ne connaissent rien à l’agriculture. Il faut leur expliquer et les plonger dans l’agriculture actuelle ». Il s’y emploie en répondant à des questions.
Durant la soirée, huit trophées dans huit catégories ont été distribués. Nicolas Lacroix, Président du Conseil départemental de la Haute-Marne, a remis le « coup de cœur » en soulignant l’importance du renouvellement des générations et le besoin de main-d’œuvre dans les fermes. Le trophée est revenu à Agri emploi et son animatrice Lucie Desprez.
Un coup de cœur à Agri emploi 52
Agri emploi 52 a été imaginé par la Fédération des producteurs de lait de la Haute-Marne pour pallier au manque de main-d’œuvre en agriculture et en particulier en élevage laitier. Le groupement agricole et rural est soutenu par l’ensemble des organismes agricoles : la Chambre d’agriculture, la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles de Haute-Marne, les Jeunes Agriculteurs de Haute-Marne et le Service de Remplacement.
Il facilite la vie des agriculteurs en matière de mise en contact et de démarches administratives. Sa mission est de mettre fin à l’hémorragie en termes d’éleveurs sur le département ; l’une des raisons étant l’incapacité de trouver des salariés.
De plus, Agri Emploi 52 a conscience que pour capter la main d’œuvre en agriculture, il faut former des futurs salariés, ce qui est également fait avec d’autres partenariats comme le CFA/CFPPA de Choignes et Pôle emploi.
La structure participe donc à l’attractivité du territoire, participe au maintien de l’agriculture en Haute Marne et accompagne les exploitations pour gérer l’excédent de travail et le déficit de main d’œuvre.
En moins d’un an d’existence, ce sont une quinzaine de salariés qui sont entrés dans des exploitations agricoles !
Trois autres lauréats
Trophée de l’agriculture intergénérationnelle :
Gaec de Séville – Anthony Barbier
Installé à Ravennefontaines, l’activité principale du Gaec de Séville est la production et la vente de céréales, légumineuses, oléagineux ainsi que de divers produits locaux. Attachés à une agriculture raisonnée et respectueuse de l’environnement, la famille Barbier a à cœur de travailler en harmonie avec la nature pour garantir une production de qualité.
Ensemble, avec ses parents et l’aide de deux salariés, Anthony Barbier élève 130 vaches laitières de race Simmental. Ces dernières profitent des 300 hectares de prairies dont dispose l’exploitation dont une partie (40 hectares minimum) est réservée au pâturage.
Ils produisent un million de litres de lait par an sur la ferme. La salle de traite est équipée de deux robots depuis janvier 2021. Anthony Barbier prévient : « pas question, cependant, de négliger le rythme traditionnel de deux traites par jour avec notre troupeau qui retourne en pâture sitôt celle du matin effectuée. La traite constitue un moment privilégié pour surveiller l’état de santé de nos animaux, soigner leurs petits bobos. Le robot nous offre du temps pour cela. »
Trophée de l’agriculture durable économiquement et environnementalement :
Gaec du Champis – Christophe Jacquottin
A Changey, le Gaec de Champis est en système « polyculture élevage » avec un atelier laitier « label rouge Emmental grand cru ». Il est principalement basé sur la gestion de l’herbe (+ de 70% de la SAU) avec une part de légumineuse (trèfle violet) et l’achat de luzerne « sur pied » récoltée dans les environs.
Cette conduite permet à Christophe Jacquottin d’être plus autonome et contribue à préserver la biodiversité sur le territoire avec un niveau de prairies naturelles important et des légumineuses qui sont de véritables puits de carbone et d’azote. Ces cultures sont bénéfiques pour le climat et à la santé des sols.
Le cahier des charges de la laiterie du Gaec impose de bannir les produits OGM sur l’exploitation mais n’interdit pas d’utiliser du tourteau de soja d’importation qui peut être source de déforestation. Dès lors, dès 2018, Christophe Jacquottin a fait le choix de remplacer cette source de protéines, intéressante pour la synthèse de protéines laitière, par du « Proticroq » qui contient notamment de la féverole et du lin. Ces graines sont intéressantes sur le plan nutritionnel et environnemental.
En 2020, avec l’appui de Vauthier Sepac, l’exploitation s’est engagée dans la démarche environnementale « Ecométhane» de l’association Bleu Blanc Coeur. Celle-ci consiste à réduire les émissions de méthane issues de la rumination du troupeau laitier. La graine de lin extrudée (tradilin), est riche en matière grasse de type Oméga 3 et, en plus, d’améliorer la qualité nutritionnelle du lait, elle contribue à modifier les fermentations ruminales pour émettre moins de méthane !
Christophe Jacquottin conclut : « ce système de polyculture-élevage, que nous souhaitons transmettre à nos enfants, nous semble être cohérent et doit permettre de répondre aux défis environnementaux et sociétaux à relever durant les prochaines décennies. »
Trophée du projet collectif :
SAS Paysans Chaumontais pour Esprit Paysan – Président : Olivier Leseur
En moins d’un an, « Esprit Paysan » a ouvert deux enseignes en Haute-Marne ; l’un à Langres, l’autre à Chaumont. Celui de Chaumont a été implanté en juin 2023 avec le soutien, notamment, du GIP Haute-Marne. Son objectif : proposer aux consommateurs des circuits courts et valoriser les savoir-faire locaux.
A Chaumont, quinze producteurs sont associés. D’après Olivier Leseur, Président de la SAS Paysans Chaumontais porteuse du projet : « l’offre est très variée. On prône une alimentation de qualité, locale et de saison ». L’idée est de rassembler en un même lieu 40 % des besoins du panier de la ménagère, afin que les consommateurs limitent les allers-venues entre les différentes enseignes. Aux producteurs associés d’Esprit Paysan, s’ajoutent ainsi, pour diversifier l’offre, une trentaine d’« apporteurs ».
Viandes et poissons, légumes frais ou secs, fruits, produits laitiers, boissons, conserves, miel, herbes et épices ou encore produits transformés remplissent ainsi les rayons au service des consommateurs, environ 250 m2. Esprit Paysan a également permis de créer des emplois sur le territoire. A Chaumont, trois salariés ont été embauchés.
Présentation des quatre autres lauréats à suivre…
Frédéric Thevenin
frederic.thevenin@haute-marne.fr