Pour venir en aide aux associations d’aide alimentaire, Nicolas Lacroix, Président du Conseil départemental de la Haute-Marne, a remis cinq chèques de 10 000 € aux Restaurants du Coeur, au Secours Catholique, au Secours Populaire, à la Croix Rouge et à la Banque Alimentaire Champagne Sud et Meuse. Elles ont, en plus, accès à une aide à l’investissement de 16 000 € par association. Soit un total de 130 000 € d’aides votées par les élus ce 24 novembre.   

Hausse des coûts de fonctionnement au quotidien, baisse des dons, nombre de bénéficiaires en hausse… L’inflation fait peser de fortes inquiétudes sur la capacité des associations caritatives de Haute-Marne à poursuivre et assurer leurs missions.

En Haute-Marne, cinq structures assurent la distribution alimentaire sur le territoire avec plus de 2 millions de repas distribués chaque année. Il s’agit des Restaurants du Coeur, du Secours Catholique, du Secours Populaire, de la Croix Rouge et de la Banque Alimentaire Champagne Sud et Meuse.

Dans ce contexte, sous l’impulsion de Nicolas Lacroix et de sa majorité, le Département de la Haute-Marne a débloqué, ce 24 novembre, en Commission permanente, un fonds d’urgence de 130 000 € pour soutenir ces structures.

Ces 130 000 € se décomposent ainsi :

L’engagement de 800 bénévoles dans les associations

Sachant que l’organisation de la distribution repose essentiellement sur la bonne volonté des près de 800 bénévoles, Nicolas Lacroix a tenu à saluer leur engagement constant. En retour, Bernard Blumerel pour les Restaurants du Cœur, signale que « les bénévoles ne sont rien sans les subventions et les mécènes ». Il est rejoint en cela par Danièle Regnault pour la Banque populaire qui affirme : « nous sommes tous partenaires et, sans vous, nous ne pourrions pas ».

Lors de la remise des aides, l’ensemble des responsables des associations a tenu à remercier les élus du Conseil départemental et, plus particulièrement, « dans le contexte actuel ». Par exemple, cette année, la Banque alimentaire accueille 7 800 personnes soit 1 000 de plus que l’an dernier. Danièle Regnault note « la venue d’une tranche de la population qui, avant, avait les moyens. Ces familles tirent sur l’alimentation. De plus en plus de ces parents ne font qu’un repas par jour ».

Les associations note le nombre important de jeunes

Aux Restaurants du Cœur, ce sont 550 personnes qui sont accueillies chaque semaine avec une augmentation notable du nombre de jeunes sans diplôme et sans emploi. Pour le Secours populaire, Pascal Dehaese alerte, justement, sur le problème d’employabilité de ces personnes en termes de savoir-faire et de savoir être. « La barre est plus haute et personne n’est en capacité de franchir cette barre. C’est une vraie préoccupation » dit-il.

Pascal Dehaese insiste également sur la précarité qui gagne la population rurale. Il la voit à travers le portage à domicile du Secours populaire et elle lui semble encore plus forte qu’en ville. Il en donne les explications : « il n’existe pas de logements sociaux dans les villages. La précarité énergétique est encore plus forte et les personnes n’osent pas signaler leur détresse ». Pascal Dehaese parle de « précarité cachée ».

Santé, mobilité, des problèmes globaux

Jean Laudergeat, pour la Croix Rouge, note également l’augmentation du nombre de bénéficiaires : « + 30 % à Joinville et + 20 % à Saint-Dizier en un an ». Mais, il signale la nécessité de prendre le problème dans sa globalité en parlant aussi de santé, de mobilité et de violences intrafamiliales. Philippe Rutard pour le Secours catholique va dans le même sens : « nous ne réalisons pas de distribution alimentaire mais distribuons des bons alimentaires. Le fait le plus marquant c’est l’augmentation de la précarité énergétique, en matière de logements et dans le domaine de la mobilité ».

A ce constat implacable, les responsables notent, malgré tout, la générosité des donateurs. Pour tous, « ils sont toujours présents en nombre mais les sommes données sont moins élevées. Les dons en produits alimentaires sont là et même plus élevés. Par contre, la difficulté vient des dons de la grande distribution qui ont fortement diminué depuis l’apparition des bacs à prix bradés en grande surface ».

Frédéric Thévenin

frederic.thevenin@haute-marne.fr