En préalable à la commission permanente tenue au Conseil départemental de la Haute-Marne vendredi 19 septembre, Freddy Serveaux, Directeur Général du CHU Dijon-Bourgogne – est venu présenter le projet global de territoire en santé centre-sud Haute-Marne. À Langres, à Chaumont ou à Bourbonne-les-bains, en route vers une nouvelle organisation de soins adaptée, accessible et pérenne.
Les vidéos diffusées ont parlé : la construction des deux hôpitaux neufs à Langres et Chaumont et le renforcement de l’hôpital de Bourbonne-les-Bains, répondra bien aux besoins des habitants du terroir en offrant une nouvelle organisation de soins.
Ce projet d’avenir est un engagement fort de l’État, validé par plusieurs Ministres de la Santé successifs, rendu possible grâce à l’appui du Conseil Départemental de la Haute-Marne, par le GIP Haute-Marne et par le Conseil régional, mobilisant ensemble une enveloppe de 140 millions d’euros dans le cadre du Ségur de la santé pour garantir sa mise en œuvre.
La population du sud Haute-Marne doit pouvoir bénéficier ainsi d’une coordination optimisée entre les trois hôpitaux de Chaumont, Langres et Bourbonne-les-Bains, avec un appui renforcé du CHU Dijon Bourgogne.
Comme le rappelle Nicolas Lacroix, Président du Conseil départemental de la Haute-Marne, « la santé c’est la priorité du Département ! » bien que cette compétence ne soit pas obligatoire, elle est vitale pour l’avenir du territoire. Sur les 156 M€ estimés pour financer les trois projets, 56 M€ seront portés par le Département et le GIP 52. Jamais le Département n’avait consacré un tel budget pour la santé des Haut-Marnais. “ Je suis très fier de ces investissements qui ne sont pas la compétence directe des collectivités, mais sans engagement collectif, un tel projet n’aurait pas vu le jour” a souligné le Président Lacroix.
Il est important de rappeler que ces projets sont une “opportunité inédite” pour le territoire, notamment pour Langres, alors qu’ailleurs en France les pouvoirs publics ont pu faire des choix totalement opposés, allant jusqu’à la fermeture.
Si les projets lancés aujourd’hui devaient être freinés, c’est tout un pan économique qui risquerait de s’écrouler avec la perte des crédits Ségur. Le territoire perdrait alors l’un des plus grands investissements depuis plus d’un siècle.
L’aspect inédit de cet investissement réside dans son montant mais également dans la construction de son budget avec des investissements de l’ARS, des établissements mais également par le Département, le GIP, la commune de Bourbonne pour ce qui la concerne et le conseil régional. Les investissements sont donc soutenus à 90% ce qui limite fortement l’endettement des établissements de santé, garantissant une meilleure santé financière pour le fonctionnement et les projets de santé à venir dans ces Hôpitaux neufs.
La modernisation de l’offre de soins se précise
À Chaumont – 263 lits – 110 M€ (coût prévisionnel toutes dépenses confondues)
L’hôpital de Chaumont, hôpital spécialisé de recours pour le territoire, proposera des consultations de médecine dans l’ensemble des spécialités. Soit 2 unités ½ de médecine (75 lits), une demi-unité d’oncologie/soins palliatifs (12 lits), 9 places d’hospitalisation de jour, 1 unité ½ complète de Soins Médicaux et de Réadaptation (SMR) (45 lits), HDJ SMR – un plateau technique (15 places).
La maternité (16 lits + 2 places en hospitalisation de jour) et les services de gynécologie, de pédiatrie (14 lits + 2 places en hospitalisation de jour) et de néonatologie (5 lits) se poursuivront.
Les urgences (SAMU, SMUR 7 jours/7) seront sécurisées grâce à un fonctionnement intégré.
Le service de gériatrie et le plateau de rééducation physique faciliteront les prises en charge aiguës et les pathologies chroniques de la personne âgée.
Le plateau technique chirurgical, obstétrical et de soins intensifs permettra aux habitants du Centre Sud Haute Marne de bénéficier d’actes de pointe. L’unité de chirurgie comptera 32 lits, la chirurgie ambulatoire 20 places.
L’hôpital de Chaumont intègrera aussi :
- un plateau d’imagerie médicale (radiologie, échographie, mammographie, scanner, IRM)
- un plateau de médecine nucléaire,
- le laboratoire d’analyse médicale centralisé
- la pharmacie territoriale qui desservira Chaumont, Langres et Bourbonne-les-Bains
- une cuisine centralisée avec allotissement et remise en température sur Langres
Seront maintenus dans les bâtiments existants : la maison médicale de garde, l’Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI), les locaux syndicaux et association du personnel, le Centre de médecine et d’évaluation sportive (CMES), la médecine du travail, le centre de lutte anti-tuberculeuse (CLAT) et l’Etablissement Français du sang (EFS).
Les dates clés estimées :
Dépôt du permis de construire octobre 2025 – Accord du permis de construire et pose de la 1ère pierre en mars 2026 – Démarrage des travaux septembre 2026. Mise en service janvier 2029 (bâtiment neuf) suivi de la fin de la réhabilitation juin 2030.
À LANGRES – 110 lits – 43 M€ (coût prévisionnel toutes dépenses confondues)
Il disposera de :
- deux services de 60 lits de soins médicaux et de réadaptation
- d’un service de médecine générale (30 lits) à l’hospitalisation complète en médecine polyvalente et d’un court séjour gériatrique pour renforcer l’accès aux soins des personnes âgées.
- Des urgences 24/24h
- 8 places d’hospitalisation de jour à visée thérapeutique et diagnostique
- un plateau de rééducation physique
- le service d’urgences sera maintenu et sécurisé avec un SMUR 7 jours/7.
- le centre de périnatalité facilitera le suivi de grossesse et les prises en charge post-partum pour les parturientes, à proximité de leur lieu de vie.
- un plateau d’imagerie médicale (radiologie, échographie, mammographie, scanner, IRM)
- un centre de prélèvement et la biologie délocalisée, dépôt de sang aux urgences.
- des consultations externes (gynéco-obstétrique, sage femmes, médecine)
A noter, l’hôpital de Langres, à 30 minutes de Dijon et Chaumont, s’intégrera largement dans un parcours de soin cohérent. Aujourd’hui, 6 actes de chirurgie programmée sur 10 sont déjà effectués à Dijon.
Les Langrois pourront toujours bénéficier des actes du quotidien particulièrement nécessaires ; imagerie, biologie avec centre de prélèvements, consultations…. Forte source d’inquiétude, les urgences 24h/24 seront également conservées avec des lits dédiés et une qualité de prise en charge améliorée.
Les dates clés estimées :
Accord du permis de construire en septembre 2025 – Pose de la 1ère pierre en décembre 2025 – Démarrage des travaux courant 2026. Mise en service printemps 2028.
À BOURBONNE-LES-BAINS – 78 lits – 3 M€ (coût prévisionnel toutes dépenses confondues)
L’hôpital de Bourbonne-les-Bains sera un hôpital de proximité, et comprendra le centre départemental de médecine physique et de réadaptation, avec 20 lits supplémentaires positionné au 1er étage du bâtiment Montmorency et un service de médecine générale soit 63 lits contre 43 auparavant en hospitalisation complète de soins médicaux et de réadaptation.
L’hospitalisation complète de médecine conservera ses 5 lits. Pas de changement du côté de l’hospitalisation jours avec 10 lits.
Les dates clés estimées : Choix de la maîtrise d’ouvrage et études en janvier 2026 – démarrage des travaux en janvier 2027 pour une mise en service en octobre 2027.
Quel rapport entre le CHU de Dijon et les hôpitaux haut-marnais ?
Le CHU de Dijon sera le centre de référence et de recours pour le territoire du Centre Sud Haute-Marne par exemple pour les cancers du sang, la neurochirurgie ou la chirurgie cardiaque. En complément des consultations avancées sur le territoire et assurées par les spécialistes du CHU, les patients seront pris en charge au CHU jusqu’au moment où leur état de santé et l’évolution de leur maladie permettront un retour sur le territoire haut-marnais.
Comme actuellement, toutes les urgences seront reçues à Chaumont et à Langres par les équipes médicales des hôpitaux.
En fonction de l’état de santé du patient, des compétences et des équipements médicaux disponibles, il sera orienté pour une prise en charge optimale et sécurisée vers Bourbonne-les-Bains, Langres ou Chaumont, ou si nécessaire vers le CHU de Dijon.
Les spécialistes continueront à recevoir et à soigner les patients sur place (par exemple en rhumatologie, pneumologie, cardiologie chirurgie orthopédique ou viscérale…).
En matière de chirurgie, l’objectif est ainsi de proposer des consultations de chirurgie sur les trois sites, pour qu’une décision médicale soit prise pour une opération sur les deux sites de Chaumont et Dijon. La prise en charge locale et le suivi des patients n’en seront donc pas affectés en qualité.
Les patients seront accueillis dans des locaux neufs et fonctionnels, et profiteront des équipements neufs et modernes.
La nouvelle organisation du travail permettra un lien plus fluide entre les médecins des hôpitaux et ceux de la ville et un séjour hospitalier optimal en hospitalisation du jour ou en hospitalisation conventionnelle.
Maryline Meunier