La fièvre catarrhale ovine (FCO), également appelée maladie de la langue bleue, touche de plein fouet la Haute-Marne. Depuis une semaine, le laboratoire départemental d’analyses, service du Conseil départemental de la Haute-Marne, observe un pic d’activité confirmant l’épidémie à l’échelle départementale.  

L’épizootie de fièvre catarrhale ovine (FCO) qui frappe la France actuellement n’a pas épargné le département. Les analyses FCO existent depuis de nombreuses années. Très peu de dépistages étaient effectués jusqu’alors. « Le 26 août dernier, nous avons détecté un premier cas positif. Depuis le 15 août, nous sommes passés à 300 analyses en un mois ! » explique Pascaline Geoffroy, la directrice du laboratoire départemental d’analyses. 

« Chaque vétérinaire nous transmet en moyenne 1 à 3 prélèvements par cheptel actuellement. Au total, nous effectuons 40 analyses par jour, en moyenne, avec un retour de positivité à 90 %. Le pic de l’épidémie est bien là », confirme la directrice du laboratoire.  

Un matériel de pointe 

Pour l’instant, les quatre personnes habilitées à réaliser ces analyses parmi l’effectif de 10 personnes font face à ce surcroit d’activité.  Loin des années Covid, cette épidémie nécessite néanmoins une très grande vigilance dans la gestion des stocks des consommables. Les équipes se mobilisent également pour rendre les résultats dans les plus brefs délais.  

Les équipements pour analyse PCR acquis depuis la crise Covid tournent à plein régime afin de dépister cette FCO. Lorsque le dépistage est positif, une seconde analyse est nécessaire pour définir le génotype incriminé (type 3 en Haute-Marne). La qualité des investissements permet aujourd’hui d’absorber sereinement cette activité en tension.  

Ces analyses de dépistage sont prises en charge par la DDETSPP 52, Direction Départementale de l’Emploi, du Travail, des Solidarité et de la Protection des Population de Haute-Marne sauf pour les bêtes destinées à l’exportation où les frais reviennent à la charge de l’éleveur.  

Maryline Meunier

maryline.meunier@haute-marne.fr

Quid de la maladie 

La FCO est une maladie virale, transmise par les moucherons (culicoïdes), touchant les ruminants domestiques (ovins, bovins, caprins) et sauvages. Cette maladie strictement animale n’affecte pas l’Homme et n’a aucune incidence sur la qualité sanitaire des denrées (viande, lait, etc.).

Arrivée par la Belgique, elle a commencé par contaminer le Nord du département avant de se diffuser sur l‘ensemble du territoire. Cette maladie saisonnière devrait s’estomper avec l’arrivée des premiers froids. En attendant, la vigilance est au maximum tant du côté des éleveurs que du laboratoire départemental sans visibilité sur la durée de cette épidémie. 

Le laboratoire départemental d’analyses, un service départemental au service de la population 

Le laboratoire départemental d’analyses assure de nombreuses missions : 

Véritable outil en matière de santé animale, il permet de surveiller et dépister les cheptels aux côtés des vétérinaires, éleveurs, groupement de défense sanitaire de Haute-Marne (GDS 52) et l’Etat (Direction Départementale de l’Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des Populations- DDETSPP).  

Grâce à des analyses de boues, il permet aussi au Service d’Assistance Technique des Exploitants de Stations d’Epuration (SATESE) de conseiller les communes sur leurs épandages et suivi. Les analyses de matière sèche de végétaux permettent d’orienter techniquement les agriculteurs pour la gestion de leurs récoltes. 

Dans le secteur hygiène alimentaire, le laboratoire accompagne les services de restauration scolaires au travers de formations, conseils et analyses. Il apporte également un appui technique ( conseils nécessaires à la validation de leurs procédures de production et de la conservation des produits livrés à la consommation, détermination des dates limites de consommation et analyses) aux professionnels de la filière agroalimentaire. 

Il assure également des missions de surveillance et de prévention de la faune afin de prévenir les risques de contamination réciproques entre l’environnement par le biais d’animaux sauvages et les cheptels. Un outil à disposition des chasseurs, de la fédération de la Chasse et de l’office nationale de la Chasse.