Le château
Détail de la façade
Edifié entre 1533 et 1546 par Claude de Lorraine, premier duc de Guise, le château de Joinville est l’un des plus anciens témoins de l’engouement de la noblesse française pour l’architecture venue d’Italie et les décors inspirés de l’Antiquité. Originellement dénommé le château d’en-bas, par opposition à l’imposante forteresse médiévale qui surplombait alors Joinville, il reçoit rapidement l’appellation flatteuse de château du Grand Jardin eu égard au luxuriant jardin l’entourant. En bordure de la Marne, ce lieu dédié au repos et aux réceptions constitue l’un des fleurons de l’architecture Renaissance.
La tradition locale raconte que Claude de Lorraine fit construire le Grand Jardin pour se faire pardonner par sa femme, Antoinette de Bourbon, ses frasques amoureuses. Mais, le Grand Jardin correspond d’abord au désir de représentation politique et territoriale d’un duc à l’ambition dévorante, proche du roi François 1er et de l’Eglise. Site d’apparat, ouvert aux hôtes de marque invités à festoyer et à admirer son décor et ses jardins, il constitue alors un élément important de la manifestation du pouvoir des Guises.
Les jardins
Détenteurs du label « Jardin remarquable », les jardins magnifiques qui entourent le château forment une unité avec lui. L’harmonie de l’architecture végétale et de l’architecture de pierre est telle qu’il est impossible de dissocier le château des jardins. Remarquablement restaurés, ces derniers, d’une superficie de quatre hectares, peuvent être visités aux heures d’ouvertures du site.
Ils comportent deux parties distinctes, le jardin formel (aux formes géométriques), d’époque Renaissance et classique, et le parc pittoresque, dit aussi “parc romantique”.
A proximité du château, prolongeant les douves et l’esplanade, se déploie un jardin d’esprit Renaissance composé de parterres compartimentés et fleuris, de carrés fruitiers et bouquetiers, de douves et d’un labyrinthe. L’art topiaire est très présent. Les 70 variétés de fruitiers rares et anciens se développent en espaliers dans le reste du jardin formel devant et derrière le château, soit contre des murets, soit sur des palissades en treillage.
Plus loin, le parc romantique offre un bel exemple des jardins du 19e siècle. La ligne courbe y est privilégiée, le ruisseau serpente entre les grands arbres, les allées se perdent dans des sous-bois où se nichent des sculptures en fonte, témoins de la tradition métallurgiste du nord de la Haute-Marne.
Le plus beau et le plus accompli qu’on pourrait souhaiter… soit pour le comptant d’arbres fruitiers… soit pour la beauté du parterre…
Rémy Belleau