A Rupt, la production de miel de Raphaël Botta est passée de 45 kg par ruche en 2023 à 8 kg cette année ! En cause : les conditions climatiques et une floraison aléatoire. Le constat est le même sur tout le Grand Est avec le lancement de demandes de calamités agricoles. L’apiculteur s’emploie désormais à prendre soin de son cheptel en attendant des jours meilleurs et le Salon de l’agriculture.  

Raphaël Botta fait partie des producteurs de miel qui s’expose au Salon international de l’agriculture, à Paris, grâce au Conseil départemental de la Haute-Marne. Et, comme ses confrères, l’apiculteur vit une année de miel 2024 désastreuse. En raison des conditions climatiques, son cheptel a fortement ralenti sa production.

Installé à Rupt, il raconte que « le printemps avait plutôt bien commencé ». Mais, une période de pluies et de froid a douché les envies des abeilles de sortir. Comme le nectar dans les fleurs était quasiment absent, tous les producteurs de la région se sont retrouvés dans la même situation avec l’obligation de nourrir les essaims avec du sucre. Depuis la sortie de l’hiver, d’autres ont laissé le miel sur place afin que les abeilles puissent survivre et « se retaper ».

Raphaël Botta dit avoir miser sur l’acacia dont la floraison est plus tardive mais le gel des bourgeons a ruiné ses espoirs. Au lieu de récolter environ 600 kg de miel de ce parfum, il n’en a tiré que 150 kg.

Pluies, vent et froid

Durant toutes les semaines suivantes, les abeilles ont été à la peine entre les pluies, le vent et le froid avec l’obligation de prendre en compte leur état de santé et les essaimages. Résultat : sur les 450 ruches de l’Abeille du Vallage, la moyenne de production, cette année, est de 8 kg par ruche en production. L’an dernier, elle était de 45 kg et il faut remonter à 2021 pour avoir de tels résultats.

Cette situation étant généralisée sur toute la région, les apiculteurs du Grand Est ont effectué des demandes de calamités agricoles avec le soutien de l’association pour le développement de l’apiculture Grand Est. Elles sont envoyées à la Draaf et aux Directions départementales des territoires.

Certains apiculteurs comme Raphaël Botta peuvent s’appuyer sur les stocks des années précédentes mais, comme il le dit, « ils sont nombreux à ne pas pouvoir le faire. Leur structure sera très rapidement en péril ».

L’hivernage comme un moment clé

L’autre inquiétude de Raphaël Botta est l’état de santé de ses abeilles : « elles ne vont pas bien du fait de carence et elles sont moins nombreuses. La reine a moins pondu et le pic de population du printemps n’a pas eu lieu ». Cette extrême fragilité du cheptel va durer jusqu’au printemps 2025 et les plus grandes craintes de mortalité auront lieu durant l’hiver.

Du coup, l’apiculteur a décidé de ne pas partir avec ses ruches en transhumance sur luzerne mais de préparer dès maintenant l’hivernage. Il espère « une année correcte en 2025 tout en sachant que les hauts et les bas sont de plus en plus fréquents du fait du dérèglement climatique ». Et comme c’est dans les moments difficiles qu’il faut communiquer et se faire connaître, il confirme qu’il sera présent, avec le Département, au Salon de l’agriculture en février prochain.

Frédéric Thévenin

frederic.thevenin@haute-marne.fr