Lumière sur les quatre autres lauréats dévoilés lors des Trophées de l’agriculture organisés par jhmquotidien en partenariat avec le Conseil départemental de la Haute-Marne jeudi 25 janvier 2024.

Trophée de l’agriculture connectée/numérique :

EARL de la Côte – Benoit Mallinger

A Villiers-sur-Suize, Benoit Mallinger est agriculteur céréalier depuis 2017, en double activité, sur 144 ha sur sol moyen et superficiel sur le bassin nogentais. Il a souhaité faire évoluer l’exploitation pour être plus résilient aux aléas climatiques mais aussi faire une agriculture plus durable, moins dépendante aux intrants et en misant sur l’agronomie.

Il a allongé les rotations sur 7 ans, introduit de nouvelles cultures (lin, pois, tournesol, sarrasin, prairie, légumes) et alterné le travail du sol. Pour lui, « économiquement, ceci permet de minimiser l’impact des aléas climatiques sur la trésorerie de l’exploitation ». L’homme est féru d’agronomie et surtout de fertilisation. Il est convaincu qu’une plante bien nourrie et une plante plus forte permet de limiter l’impact météorologique.

Benoît Mallinger s’est donc engagé dans la fertilisation intraparcellaire via la solution « Beapi ». Il a investi dans des solutions de guidage et de modulation pour un apport des engrais au plus près des besoins des plantes et éviter les effets négatifs sur l’environnement.

L’Earl de la Côte utilise aussi des applications numériques qui permettent de connaître les créneaux d’applications les plus optimales. Benoît Mallinger le dit : « je suis aussi très impliqué et motivé par les nouvelles technologies. Je suis membre du réseau ferme leader d’Imiro qui permet de tester différentes nouvelles technologies. J’ai ainsi pu tester des sondes de sol qui télédétectent les adventices. En résumé, je souhaite faire évoluer les pratiques agricoles vers des solutions plus vertueuses de l’environnement, économiquement viable et qui aident le travail de l’agriculteur. »

Trophée de l’agriculture de proximité :

EARL du Verger de la Tresse – Cyril Billard

A Rolampont, l’Earl du Verger de la Tresse s’emploie à conserver et développer l’agriculture de proximité pour réduire l’impact environnemental, conserver le contact avec le client et maintenir une agriculture haut-marnaise.

Installé à son compte depuis juillet 2013, après avoir repris la petite exploitation de son beau-père, il a semblé normal à Cyril Billard de poursuivre la vente de ses produits directement à la ferme, ou en passant par le biais de coopératives locales. À ce jour, 90 % de sa production (pommes, poires, cerises, pommes de terre, carottes, oignons, échalotes et endives) est proposée à la vente directe à la ferme et le restant est mis en vente sur la plate-forme Agrilocal52 du Conseil départemental de la Haute-Marne et dans le magasin « Esprit Paysan » situé à Langres.

En plus de limiter ses frais de transport, Cyril Billard participe activement à réduire l’empreinte carbone de son exploitation. Il détaille : « cela me permet aussi de limiter le gaspillage de marchandises. Mes fruits et légumes n’étant pas malmenés par les transports et des manipulations superflus, je suis en mesure de proposer des produits de qualité à ma fidèle clientèle. » Enfin, n’ayant quasiment pas d’intermédiaires, il lui est possible d’appliquer des tarifs raisonnables à ses clients.

Il résume : « commercialiser des produits en circuit court et de proximité a un impact écologique non négligeable et permet de proposer des produits de qualité en limitant le gaspillage, favorisant ainsi les relations avec la clientèle ».

Agriculture développant l’agritourisme/l’agriculture pédagogie :

Gaec de la Ferme des Gourmandises – Anne-Lise et Benoit Morel

Situé à Daillancourt, à 10 km de Colombey-les-Deux-Églises, le Gaec de la Ferme des Gourmandises est le fruit de l’installation, entre époux, de Anne-Lise et Benoit Morel en 2011. Ils se sont convertis en bio en 2020.

A l’origine, l’exploitation agricole était une ferme pédagogique appartenant à Gilbert et Christiane, les parents d’Anne-Lise. En 2011, Benoit et Anne-Lise décident de la développer en transformant la grange sur la ferme pédagogique en salle de restauration.

Depuis, ils allient leur passion pour l’agriculture à leur goût des bonnes choses en faisant visiter leur ferme pédagogique, en cuisinant leurs produits… Le tout dans la bonne humeur et la convivialité et en compagnie de Valentine et Flavie, leurs deux petites filles.

Ils accueillent tous types de public dont les scolaires dans le cadre de classes vertes ou de classes de découverte. Ils proposent différents ateliers pour une découverte éducative du milieu agricole avec différents types d’animaux : bovins, ovins, chevaux, chiens, animaux de basse-cour et même un lama. Ils proposent différentes animations pour nourrir, soigner, traire, caresser et admirer les animaux.

La ferme auberge est ouverte tous les jours et propose des produits issus de l’exploitation : lapin, pintade, caille, légumes du jardin, lentilles, saucissons… Ils vendent également leurs produits en direct.

Trophée de l’agriculture créatrice de valeur ajoutée 

Les Cassis d’Alice – Cécile Apert

A Isômes, les Cassis d’Alice vont bientôt fêter les 20 ans d’existence. Cécile Apert s’explique s’être   évertuée à travailler là où elle vit. « Nous avons avancé d’arrache-pied pour prouver que la qualité était une condition sine qua non à l’élaboration d’un bon produit. Nous avons pu embaucher deux personnes grâce à ce projet initial ».

Ainsi, là où cette ferme faisait vivre un seul homme en 2001, avec exactement le même nombre d’hectares, dorénavant, quatre personnes y vivent dignement. Très fortement inscrit dans son paysage rural et économique, ses différentes pérégrinations professionnelles (Salon de l’agriculture avec le Conseil départemental de la Haute-Marne, salons gastronomiques…) lui ont montré l’attachement et l’identification des Haut-Marnais à ses produits et ses valeurs.

Fort de ce soutien sans faille de la première heure et tambour battant, c’est fièrement que Cécile Apert présente son deuxième atelier de diversification de transformation céréalières en farine. Il a vu le jour en 2018 sous le nom de « Céréales et Paradis ».

Elle poursuit : « toujours désireux de produire des choses bonnes et saines avec nos matières premières qualitatives, une troisième aventure nous attendait avec un atelier de production de pâtes artisanales produites avec notre blé dur pour 2023. Cette nouvelle aventure nous enchante et nous permettra de créer une nouvelle embauche sur la ferme fin juin 2024. Continuons d’être fière d’être agriculteur ! »

 

Frédéric Thévenin

frederic.thevenin@haute-marne.fr