Jamais la Haute-Marne n’aura remporté autant de médailles au concours général agricole du Salon. Les producteurs ont joué le jeu de présenter leurs produits et donc leur savoir-faire et ont performé comme jamais. Ils ont récolté dix médailles ! Tous ont été félicités par Nicolas Lacroix, heureux de voir que les produits de la Haute-Marne sont estimés à leur juste valeur.
Le coup de maître vient du coté des miels avec la première participation au concours de Raphaël Botta, pour l’Abeille du Vallage, à Busson. Il a présenté quatre produits et repart avec deux médailles d’or, pour son miel de tilleul et son miel de fleurs sauvages. L’homme est aux anges. Même s’il savait que « son tilleul était de qualité, il souhaitait le tester ». Il parle d’une belle surprise, d’une fierté et « du bonheur de voir que la Haute-Marne sort de bons produits ».
Installé seul en 2015 mais avec le soutien de sa famille et de ses amis, Raphaël Botta possède 450 ruches pour une production à 100 % Bio. Pour lui, ces prix sont particulièrement intéressants dans un contexte compliqué. Les miels importés aux qualités douteuses inondent le marché français et font concurrence au miel de qualité grâce à des prix de revient moitié moins chers. Sachant que les récompenses au Salon sont très « vendeuses », ces médailles lui laissent espérer qu’il pourra écluser sa production de 2023 et de 2022 qui ont été très compliquées commercialement. Ses produits sont trouvables sur son site Internet et dans une trentaine de magasins comme Naturalia Grand Est, les magasins bio ou les magasins de producteurs.
Whisky, bières, fromages et des médailles
Autre coup de maître : la présentation du whisky de la distillerie Georges Decorse par Jean-Guillaume Decorse. Pour cette première fois, pour ce « single malt » de 3 ans, il obtient la médaille d’argent. Il voulait le tester et ne s’attendait pas à une telle performance. « Le produit est à mon goût mais je ne savais pas s’il plairait aux autres » dit-il. Idéalement, sa commercialisation débutera ce mois d’avril et il viendra compléter sa gamme d’eaux-de-vie, de liqueurs et pastis 52.
Habitués aux récompenses, les bières haut-marnaises repartent avec trois médailles mais, pour la Lingone, à Rivière-les-Fosses, c’est une première et une fierté. Elle repart avec l’or pour la blanche et le bronze pour la brune. La brune de la Choue de la Brasserie de Vauclair, à Giey-sur-Aujon, repart aussi avec le bronze.
Habituées également aux cîmes, deux laiteries ont porté très haut les couleurs du département. La fromagerie Germain, à Vaux-sous-Aubigny, et les Fromagers de Chevillon obtiennent le bronze pour, respectivement, son Triple crème et son… « Chevillon ».
Habitué enfin, du côté des vins, le Muid Montsaugeonnais a été doublement récompensé. L’or pour son Pinot noir millésime 2022 et l’argent pour le Pinot noir vieilli en fût de chêne 2022.
Frédéric Thévenin
frederic.thevenin@haute-marne.fr
Les vaches à l’honneur
Six vaches de race Prim’holstien, cinq de race Simmental, la Haute-Marne a brillé grâce à ses éleveurs sur le ring avec la meilleure place pour Coum Holala du Gaec de la Coumière, à Effincourt. Cette Prim’holstein arrive en tête de sa section. Le Gaec a présenté deux autres animaux de cette race. La SARL Novalait, à Brainville-sur-Meuse en a également présenté trois.
Du côté des Simmentals, la meilleure performance est celle d’Oraison, du Gaec Saint Hubert, à Pierrefontaines. Elle a été déclarée meilleure bouchère parmi toutes les concurrentes venues de toute la France. Trois autres exploitations étaient présentes avec leurs animaux : l’Earl du Coteau, à Biesles, le Gaec de Séville, à Ravennefontaines et le Gaec du Mont Jardheuil, à Beauchemin.
Le lycée agricole de Choignes multiplie les performances
Le lycée agricole Edgard Pisani de Choignes se souviendra longtemps du Salon 2024. L’exploitation appelée Ferme des Antes a présenté cinq animaux au concours de la race Ile de France. Le lot de trois agnelles a remporté le premier prix et le bélier adulte le second.
Sélectionnés pour leur morphologie, leur aplomb, leur conformation et leur génétique, ces animaux étaient au cœur de deux concours parallèles qui récompensaient la conformation des animaux pour les agnelles et la qualité de la laine pour le bélier. Stéphane Hirtzberger, le directeur de l’exploitation, souligne que « ces brebis étaient moins grosses que d’autres mais que l’homogénéité du lot a fait la différence ».
Ce premier prix est une première pour le lycée. Stéphane Hirtzberger dit « ne pas imaginer le plaisir de l’obtenir. C’est gratifiant pour l’exploitation et l’établissement ». Sa valorisation est déjà actée puisque deux des trois agnelles ont été achetées par des Espagnols.
Venu aussi du lycée agricole de Choignes, Mathieu Goussard a gagné le trophée de meilleur jeune pointeur pour la race Limousine. Au niveau régional, l’étudiant en deuxième année de BTS Production animale avait été sélectionné parmi 55 autres jeunes. A Paris, il en a surclassé 30 de niveau national.
Mathieu Goussard a dû « pointer » deux vaches et classer une sélection de cinq animaux. Son jugement était le plus proche de celui d’un professionnel d’où sa victoire. Il ne cache pas sa surprise et sa fierté pour le lycée de Choignes. Fils de boucher, il aimerait poursuivre ses études pour devenir vétérinaire.
Coup de flash sur… Rustine du Royaume d’Ades
Rustine du Royaume d’Ades est une chienne de race « Courant Polonais ». Elle s’est classée troisième du groupe des chiens courants dans la classe femelle et est montée sur le podium pour la plus grande surprise et fierté de sa maîtresse. Aurélie Borde habite Rivière-les-Fosses et présente Rustine comme un chien de chasse de sanglier mais aussi de compagnie et très proche de ses maîtres.
Sans prétention, elle a été présentée seule au concours de Paris après le Luxembourg, la Suisse et sa place de vice-championne du monde. Pour Aurélie Borde, « le prestige du Salon est un plus ».
De mieux en mieux du côté des Ardennais
La race de chevaux Ardennais étaient, encore une fois, représentée par la famille Bablon, de Fresnoy en Bassigny. Le Gaec de l’Ardennais a présenté « Ivoire de Fresnoy », une jument née en 2018 et elle a été sacrée championne de la race. Une première !
Bruno Bablon savait qu’elle avait de nombreux atouts en l’ayant « testée » à la Foire de Montigny. Son potentiel s’est révélé grâce à la qualité de son déplacement et de son allure. Cerise sur le gâteau : sa challenger classée deuxième est issue du Gaec et avait été vendue à une autre exploitation. Pour l’éleveur, « c’est le top du top ».
Le Gaec détient près de 80 chevaux de cette race et enregistre, chaque année, une trentaine de poulinage. Il signale que la conjoncture est actuellement plutôt favorable avec des débouchés et une bonne valorisation. « Il existe une réelle demande à l’étranger pour des animaux d’élevage sélectionnés génétiquement, en Chine, Japon, Roumanie ou Pologne ».