Dans le cadre de son Tour de France des exploitations agricoles, Laurent Wauquiez, Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a fait étape en Haute-Marne. Ce 6 février, il était au Gaec de Séville, à Ravennefontaines, pour une visite de la ferme et un temps d’échange avec une soixantaine d’agriculteurs. Nicolas Lacroix, Président du Conseil départemental de la Haute-Marne, a renouvelé son soutien au monde agricole.

Le Gaec de Séville, à Ravennefontaines, était un point d’étape du Tour de France des exploitations agricoles de Laurent Wauquiez ce 6 février.

Aux côtés de Nicolas Lacroix et de représentants de la Chambre d’agriculture, de la FDSEA 52, des Jeunes agriculteurs de Haute-Marne et de la Fédération départementale des producteurs de lait, il a effectué une visite de l’exploitation et, en particulier, de l’atelier laitier de la famille Barbier. Marie-Christine, Philippe et Anthony Barbier ont pu présenter leur conception de l’élevage, leur conduite culturale et les résultats économiques de la structure (voir encadré).

La famille Barbier prône pour une agriculture respectueuse des Hommes, de la terre, de l’eau, de l’environnement et de la biodiversité. En trois mots : « une agriculture durable ». Philippe Barbier en a profité pour en appeler à un respect des producteurs de lait.

Des échanges directs avec Laurent Laurent Wauquiez

Dans un second temps, Laurent Wauquiez a poursuivi les échanges, au cœur de l’exploitation, avec une soixantaine d’agriculteurs de Haute-Marne. Il souhaite ainsi aller à la rencontre « du reflet de l’agriculture française si précieuse et pourtant caricaturée et critiquée ». Toutes les productions et tous les types de structure étaient représentées pour une discussion à bâton rompu. Les exploitants haut-marnais ont fait part de leurs difficultés et de leurs inquiétudes dans un contexte de mouvement agricole.

Le Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a demandé aux personnes de ne pas penser que « la situation de l’agriculture française est une fatalité ». Pour lui, il est possible de « changer les choses » avec, comme premier exemple, les fruitières pour élaborer le Comté. Il le dit : « la maîtrise des filières est importante pour préserver la valeur ajoutée dans les fermes ». Il en a profité pour féliciter Nicolas Lacroix pour son choix de construire un abattoir de proximité à Chaumont et sa défense permanente de la ruralité.

Aucun sujet tabou pour Laurent Wauquiez

Loi Egalim, charges, transmission, renouvellement des générations, normes, harcèlement administratif… Durant son Tour de France « sur l’ensemble du territoire agricole », Laurent Wauquiez tient à aller au-delà de la crise actuelle et identifier et aborder tous les sujets qui entravent l’agriculture française depuis plusieurs décennies pour porter les sujets au Parlement. Il parle d’un travail en profondeur pour prendre une nouvelle direction et aller au-delà des effets d’annonce. Il se prononce pour « une vision respectueuse de l’agriculture et des agriculteurs ».

Sur la base des témoignages d’agriculteurs haut-marnais, le système fiscal actuel est jugé inadapté à la transmission des exploitations et au renouvellement des générations. Les reprises de fermes sont de plus en plus compliquées et, de fait, de moins en moins nombreuses. Il en va de l’avenir de l’agriculture en France.

De manière directe, Laurent Wauquiez répond aux éleveurs de Haute-Marne victimes du loup. « Il faut les repousser en direction de Paris et lorsqu’ils seront aux abords, la situation va changer. La présence du loup est incompatible avec l’élevage et incohérente avec le bien-être animal exigé dans les fermes ». Il conseille d’effectuer, comme il l’a fait faire dans sa région, un comptage par drone pour augmenter le nombre de tirs de prélèvement.

Un agriculteur nourrit 7 000 personnes

En termes de place de l’agriculture française dans le monde, toutes les personnes présentes considèrent qu’il faut arrêter d’en faire une monnaie d’échange dans tous les accords commerciaux, qu’il faut les mêmes règles sur les produits importés que celles exigées en France et qu’il faut sortir des aides qui assistent mais plutôt baisser les impôts et les charges.

Pour conclure, un message plus global a été délivré en demandant aux agriculteurs et organismes agricoles de matraquer un message : « un seul agriculteur nourrit 7 000 personnes et, comme pour le nucléaire, il faut corriger la politique menée avant qu’ils ne disparaissent tous. Pour cela, il faut s’appuyer sur le soutien exceptionnel des Français. En fait, le combat des agriculteurs est celui de toutes les professions qui souffrent de normes et de règles excessives ».

Frédéric Thévenin

frederic.thevenin@haute-marne.fr     

Le Gaec de Séville et ses choix stratégiques

LeGaec de Séville a été créé en 1985. Il compte, aujourd’hui, trois associés : Marie-Christine Barbier (60 ans), Philippe Barbier (60 ans) et Anthony Barbier, 36 ans, installé en 2010. La structure emploie un salarié et un apprenti.

Ensemble, ils cultivent 393 ha dont :

La production principale du Gaec est le lait (55 % du chiffre d’affaires) avec 150 vaches laitières de race Simmental pour produire, en 2023, 1,08 million de litres de lait transformé en Emmental Grand Cru Label Rouge par Monts et Terroirs.

L’atelier viande (25 % du chiffre d’affaires) permet de vendre, chaque année, 65 bœufs de 3 ans. Au total, la structure dénombre 550 bovins.  

La famille Barbier a installé deux robots de traite en janvier 2021 pour une amélioration du confort de travail, pour rendre attractif le métier en ferme et en prévision des départs en retraite. Ces deux robots permettent de préserver le rythme traditionnel de deux traites par jour, avec le troupeau qui retourne en pâture sitôt celle du matin effectuée. Les vaches laitières sont libres entre la pâture, la traite et le bâtiment. 

Pour Anthony Barbier, « la traite constitue un moment privilégié pour surveiller l’état de santé de nos animaux, soigner leurs petits bobos. Le robot nous offre du temps pour cela. Le Gaec n’a pas changé son mode de production depuis sa création. Il l’a juste modernisé. On a beaucoup investi dans le bâti (bâtiment, robot, box de vêlage, stockage céréales et fourrage pour travailler dans de bonnes conditions ».