Métaltech a été inaugurée ce 19 septembre, à Nogent. Elle est la première école de production du Grand Est et est donc implantée en Haute-Marne avec pour objectif de former aux métiers d’usinage et répondre aux besoins des industriels locaux. Nicolas Lacroix, Président du Conseil départemental de La Haute-Marne, y voit la preuve que l’industrie est une filière d’avenir pour les jeunes.

Une Haute-Marne précurseur d’une tendance. Imaginée fin 2021 sous l’impulsion du cluster Nogentech et sa présidente Delphine Descorne-Jeanny, l’école de production Métaltech a été inaugurée ce 19 septembre, à Nogent. Elle est la première de la région Grand Est et son Président Franck Leroy en espère d’autres très rapidement.

L’école a ouvert ses portes en octobre 2022 en accueillant des jeunes de 15 à 18 ans. Ils sont généralement en manque de formation et d’orientation et le but est de les former aux métiers d’usinage et répondre aux besoins des industriels locaux.

Lors des discours, tous les intervenants ont vanté ce système gagnant/gagnant. Nicolas Lacroix évoque la situation des jeunes qui reçoivent une formation et ont l’assurance de trouver un emploi. Il pense aux entreprises à la recherche de salariés dans un marché de l’emploi en tension et il met en avant le territoire haut-marnais qui est aussi une terre industrielle.

Pour ces raisons, le GIP Haute-Marne a décidé d’accorder à Métaltech une subvention de fonctionnement/investissement globale de 19 % dans la limite de 450 000 € pour un budget de 2,4 millions d’euros sur deux années.

Des industriels porteurs du projet

En outre, l’école assure son financement par les recettes des commandes. Les deux tiers restants proviennent de subventions de la Région, de la Ville de Nogent, de la Banque public d’investissement, du fonds Total Energie, de l’Etat et donc du GIP Haute-Marne. Tous étaient présents lors de l’inauguration.

L’association « Ecole de production du Sud 52 », porteuse du projet, regroupe huit industriels représentant les secteurs d’activités forts du territoire : l’aéronautique dont le groupe Lisi Aerospace, le médical, l’automobile, le ferroviaire et l’outillage à main.

Franck Kwasiak, son Président, explique que, pour répondre à leurs attentes, les élèves suivent une formation de CAP Conducteur d’installations de production (tournage/fraisage) en deux ans. « Cette formation était un chainon manquant dans l’offre de formation en Haute-Marne. Après l’obtention ce CAP, les jeunes inscrits ont la possibilité de continuer leur formation par la première année du Bac Pro Technicien en réalisation de produits mécaniques ». A noter que ces mêmes élèves travaillent sur de machines similaires à celles des entreprises.

Pour lui, cette formation est aussi l’occasion de « construire son savoir-faire et son savoir être pour se révéler et se prendre en main ». 8 à 12 jeunes sont actuellement en formation par promotion CAP et Bac Pro avec, pour premiers résultats, respectivement 92 % et 96 % de réussite. En face, dans les industries, 25 postes sont à pourvoir immédiatement.

De quoi être fier

Reste, désormais, à l’association à relever deux défis : celui de la mobilité des jeunes et de l’attractivité de ces métiers. Pour Nicolas Lacroix, « l’image de l’industrie doit changer. C’est un milieu novateur, porteur et ambitieux ». 

Il a exprimé sa fierté de voir « ce bel exemple de cette mutation profonde que connaît le monde industriel, ici, à Nogent, et plus largement en Haute-Marne avec un écosystème dynamique d’entreprises dont le savoir-faire est reconnu bien au-delà de nos frontières départementales ».

Dans un contexte de réindustrialisation et de pénurie de main-d’œuvre, il apparaît essentiel, pour le Président du Conseil départemental, « de mettre en connexion l’offre de formation et les besoins des industriels locaux. Or, c’est le but de Métaltech. Cette école est l’exemple même de la résilience et du dynamisme du tissu industriel haut-marnais ».