Lors du débat d’orientation budgétaire du 24 novembre, les élus du Conseil départemental de la Haute-Marne se sont prononcés pour tracer les grandes lignes d’un budget 2024 de transition qui sera voté dans quelques jours. Ils ont ainsi établi une stratégie pour garder des marges de manœuvre et assumer une forte ambition pour les Haut-Marnais malgré les contraintes imposées par l’Etat et le contexte d’inflation.

« Tenir un discours de vérité ». C’était la volonté de Nicolas Lacroix, Président du Conseil départemental de la Haute, lors du débat d’orientations budgétaires qui a eu lieu ce 24 novembre, à l’Hôtel du Département. Ce débat reflète l’ambition portée pour l’année 2024 et les grandes priorités d’actions du budget à venir.

Or, « pour mener des actions, il faut en avoir les moyens. Nous sommes, sur ce sujet, dans un contexte budgétaire inédit pour les Départements. Les décisions imposées par l’Etat sans compensation ni concertation », rappelle Nicolas Lacroix.

L’avenant 43 sur la revalorisation des emplois et des rémunérations dans la branche de l’aide à domicile, hausse du RSA, hausse du point d’indice, primes de feu, hausse du point d’indice pour les fonctionnaires : toutes ces annonces de l’Etat représentent, pour la seule Haute-Marne, 12,5 millions d’euros de dépenses supplémentaires par an. Nicolas Lacroix complète : « Nous ne contestons pas toutes ces mesures sur le fond, mais sur la méthode employée. Sur la durée du mandat, ce sont près de 100 millions d’euros que l’Etat nous enlève sur notre programme d’investissement CAP 20230 ».

A ces décisions de l’Etat s’ajoutent une conjoncture économique peu porteuse du fait de l’inflation et d’un environnement financier complexe avec l’augmentation des taux de crédit et les incertitudes qui pèsent sur les recettes du Conseil départemental.  

Mais le Département ne se résigne pas

Face à ce contexte, le Conseil départemental ne se résigne pas et n’abandonne pas ses ambitions. Nicolas Lacroix réaffirme sa détermination et sa volonté d’honorer ses engagements. Ainsi, les grandes orientations qui devraient figurer dans le budget 2024 portent une forte ambition pour l’année à venir avec notamment :

Orientation : une dynamique d’investissement maintenue

La dynamique d’investissement est ainsi maintenue avec une somme de 59 millions d’euros. Le Conseil départemental poursuit donc son plan d’actions pluriannuel CAP 2030 avec :

Nicolas Lacroix commente : « il faut bien se rendre compte que le niveau d’investissement est très élevé ; environ 30 % plus haut que les Départements de même strate. L’année 2024 sera donc toujours une année d’engagement et de partenariats forts ».

Etre lucide

Il prévient néanmoins : « nous nous devons d’être lucides sur les difficultés à venir ». L’année 2024 est présentée comme une année de transition. « L’année 2024 est une année de mi-mandat. Un moment où nous pouvons prendre du recul sur ce qui a été fait, poser les choses et remettre à plat nos politiques publiques. Nous allons donc dialoguer et échanger avec nos partenaires, avec les acteurs de terrain, pour redéfinir et affiner nos politiques publiques ».

Frédéric Thévenin

frederic.thevenin@haute-marne.fr

Absorber le choc budgétaire : les chiffres

Les dépenses de fonctionnement pour 2024 devraient augmenter de 12,5 millions d’euros en 2024. Ceci en raison notamment des décisions de l’Etat et de l’inflation, pour atteindre 207 millions d’euros. Quant aux recettes, elles ne devraient progresser que de 4 millions d’euros pour s’établir à 235 millions d’euros. Le budget primitif 2024 devrait donc se caractériser par une nouvelle diminution de la capacité d’autofinancement du Département. Il devrait pouvoir absorber ce choc budgétaire grâce à une bonne gestion jusqu’à présent mise en œuvre. Le compte administratif voté mettait en avant une dette par habitant 3 fois inférieure à la moyenne nationale.