Le crédo de « Terroir légumier » à Blessonville est de fournir des produits locaux aux écoles et grandes surfaces. Le marché est là mais les exploitants se heurtent à la hausse des coûts pour la commercialisation et des investissements coûteux. Lors d’une visite, la famille Michelot en a fait état à Nicolas Lacroix, Président du Conseil départemental de la Haute-Marne.
A Blessonville, l’exploitation agricole « Terroir légumier » travaille exclusivement en circuit court en fournissant salades, tomates, courgettes, endives, melons et épices aux écoles, en grandes surfaces (75 % de la production), via Agrilocal et à la ferme. Par exemple, 72 000 salades partent ainsi chaque année. Xavier Michelot en fait son combat depuis la création de sa structure en 2016. Or, il se heurte à plusieurs problèmes alors qu’il aimerait développer cette partie de l’exploitation avec son fils Eloi. Il en a récemment fait état à Nicolas Lacroix, Président du Conseil départemental de la Haute-Marne.
A côté de la serre et des champs de salade, Xavier Michelot explique « ne plus avoir les moyens de continuer ». En fait, du fait de la hausse de ses coûts de production, il ne lui est possible de travailler avec un client en charge de la restauration collective pour l’Agglomération de Chaumont et qui n’a pas augmenté le coût des repas. Le maraîcher le dit : « il faudrait augmenter le repas de 50 centimes d’euros pour que notre production locale reste rentable ». Il imagine, comme le Département avec les collèges, que le surcoût soit compensé par la collectivité.
Il est question de 2 200 repas par jour et, pour Xavier Michelot, l’intérêt serait de « développer les circuits locaux, de proposer des produits de qualité aux enfants et faire vivre des entreprises du territoire ».
Le terroir sur la plateforme Agrilocal
En attendant, la famille Michelot travaille toujours avec la plateforme Agrilocal qu’elle juge efficace tout en soumettant l’idée, pour une meilleure distribution des produits sur la Haute-Marne, de mettre en place une plateforme « quitte à réduire nos marges ». « Terroir légumier » travaille sur de trop petites quantités avec Agrilocal pour se permettre de parcourir toute la Haute-Marne pour approvisionner ses clients.
Plus généralement, « alors que l’agriculture traditionnelle vacille », Xavier Michelot tient à défendre « le maraîchage qui n’est pas aidé en termes d’investissements alors que d’autres filières agricoles le sont ». L’homme fait savoir à Nicolas Lacroix que, pour répondre à la demande, il aimerait agrandir sa structure avec la construction de nouvelles serres mais que leur coût a fortement augmenté.
De la même manière, étant donné la préciosité de l’eau, l’exploitant aimerait mettre en place des systèmes d’analyse précis pour maîtriser, au mieux, les quantités distribuées. En plein air, il utilise actuellement un système d’aspersion et, sous la serre, un goutte-à-goutte. D’autres systèmes pourraient être encore plus efficaces.
« Le territoire a tout à y gagner »
Grâce à une équipe de cinq ou six salariés, la production de légumes s’effectue jusqu’à la mi-novembre et les livraisons jusqu’à la mi-janvier. Le retour des productions se font dès juin avec les salades mais Eloi Michelot l’affirme : « nous pourrions tripler nos productions en melons, tomates et courgettes pour répondre à la demande. Pour nous, la notion de produits locaux est essentielle avec des légumes qui poussent dans la terre de Blessonville. La qualité de nos productions permet d’assurer les ventes et le territoire a tout à y gagner ».
Frédéric Thévenin
frederic.thevenin@haute-marne.fr