Les annonces autour de la construction des deux nouveaux hôpitaux pour le centre et sud Haute-Marne ont été faites ce 15 mai. Lieux de construction, organisation de l’offre de soins, répartition des services et nombre de lits : retour sur ces annonces qui montrent qu’à l’inverse de nombreux autres territoires, la Haute-Marne voit ses hôpitaux renforcés.  

Ce 15 mai, l’Agence régionale de santé a dévoilé le contenu du projet de santé pour le centre et sud Haute-Marne. La construction de deux hôpitaux, l’un à Chaumont et l’autre à Langres, ainsi que la modernisation de celui de Bourbonne-les-Bains étaient déjà validées depuis décembre 2022 mais il restait à connaître l’emplacement des constructions, le nombre de lits et le fonctionnement entre les trois établissements mais également l’articulation concrète avec le Centre hospitalier universitaire de Dijon.

En présence d’Anne Cornet, préfète de Haute-Marne, Nicolas Lacroix, Président du Conseil départemental de la Haute-Marne, Jean-Paul Hasseler, élu à la Région Grand Est et Lucie Ligier, directrice par intérim du CHU de Dijon, Virginie Cayré a annoncé « les décisions prises » à la suite d’un long travail de concertation (voir encadré). 

Réunion publique

Site actuel à Chaumont, Bsmat à Langres : une implantation logique

La directrice de l’ARS Grand Est a ainsi annoncé la construction de l’hôpital de Chaumont sur le site actuel et celle de l’hôpital de Langres sur le site de la Bsmat (avenue du 21e régiment d’Infanterie). Selon Virginie Cayré, le site de Chaumont permet de maintenir une proximité et une logique avec le tissu médical déjà existant sur place (Ecole d’infirmiers, établissement français du sang), de renforcer les collaborations avec la clinique Elsan et de profiter d’accès routiers déjà établis. Quant au site choisi pour Langres, il apparaît plus accessible que l’actuel (accès et stationnement) et il sera à proximité de la future caserne des pompiers et de la maison de santé.

Les appels d’offre pour la construction des deux bâtiments vont être lancés dès juin 2023. A Langres, les travaux devraient débuter en mai 2025 pour une fin prévue en avril 2027. A Chaumont, il est question de février 2026 pour le début des travaux et de janvier 2029 pour le rendu.

Maintien du nombre de lits

Les autres annonces de Virginie Cayré concernent les services et le nombre de lits sur les hôpitaux. Contrairement à de nombreux établissements en France, la Haute-Marne va conserver la majorité de ses lits en suivant un principe de gradation de l’offre de soins hospitaliers.

L’organisation prévoit un plateau technique médecine, chirurgie et obstétrique de référence territorial à Chaumont, un hôpital de proximité et pôle « Soins de Suite et Réadaptation » (SSR) à Langres, un hôpital de proximité et pôle réadaptation à Bourbonne-les-Bains et un partenariat durable avec le groupe Elsan permettant d’asseoir l’offre chirurgical. Il faut rajouter à cela le lien étroit avec le CHU de Dijon.

En termes de services, Langres conserve, comme le souhaitait Nicolas Lacroix, des Urgences 24 h/24 et 7j/7, avec les services nécessaires à son fonctionnement ainsi que le SMUR. L’hôpital de Langres est également conforté avec un service de médecine polyvalente, des consultations spécialisées, un centre périnatal ou encore la possibilité de réaliser des IRM et des scans à travers un dispositif d’imagerie médicale. Langres sera ainsi l’un des hôpitaux ruraux les mieux dotés de France.

Pour le site de Chaumont qui devient hôpital de référence, il faut ajouter à ces services les soins critiques, la chirurgie, la maternité et son pôle « Femme, mère, enfant » et la médecine nucléaire.

Quant au nombre de lits, il est maintenu avec une répartition entre Chaumont, Langres et Bourbonne-les-Bains.

Mieux prendre en charge les patients et garantir l’accès aux soins des habitants

Anne Cornet, Préfète de Haute-Marne, parle de réussite : « les concertations ont débouché sur une décision. Elle permettra au territoire de franchir une nouvelle étape dans la modernisation de son offre de santé ». Elle salue « le tempo volontariste » de toutes les parties prenantes.

Nicolas Lacroix salue également le respect du calendrier et souligne des décisions « conformes à ce qu’il avait imaginé ». Il n’hésite pas à qualifier d’historique les choix effectués par l’Etat et les collectivités en termes de construction et d’organisation. « Ils sont à l’inverse de nombreux territoires et mettent fin à 15 à 20 ans de questionnement ». En appelant tout le monde à s’y associer et à enrichir encore le projet, il salue enfin l’engagement de part et d’autre dans des délais courts avec, au bout du compte, « le plus beau des messages délivrés aux Haut-Marnais : nous nous occupons de vous en matière de santé ».

Une concertation très large et un processus par étapes

Les annonces de l’ARS Grand Est sont le fruit d’une concertation très large. Comme l’affiche Virginie Cayré, « les résultats de ces travaux ont été soumis régulièrement aux élus du territoire et aux professionnels de santé lors des réunions du comité d’orientation élargi aux communautés professionnelles de santé et aux représentants du comité de pilotage « Egalité Santé » . Le comité scientifique et d’orientation est le garant des articulations entre les acteurs du terrain et le conseil départemental de l’ordre des médecins a également apporté sa contribution.    

Et comme le projet avance étape après étape, la directrice de l’ARS a rappelé l’annonce, en décembre 2022, de la construction de deux établissements neufs à Chaumont et Langres pour un montant global de 140 millions. Elle a souligné le caractère « inédit » de cet investissement public pour, d’une part, son montant et, d’autre part, sa forme puisque l’Etat, au titre du Ségur de la Santé, intervient à hauteur de 50 % et les collectivités territoriales pour 50 % avec le Conseil départemental de la Haute-Marne, le GIP Haute-Marne et le Conseil régional.

Virginie Cayré parle d’un engagement collectif unique pour le territoire de santé centre et sud Haute-Marne avec un double enjeu : « l’attractivité de la population avec une offre de qualité durable et des parcours de soins adaptés et l’attractivité pour les professionnels de santé ».